Fessée générale en perspective

E.L. James

Fessée générale en perspective

Les éditeurs surfent sur le succès de 50 nuances de Grey en proposant des titres inspirés du best-seller. Mais Lattès, qui a déposé la marque «50 nuances», commence à réagir.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 21h52

Les éditeurs n'allaient pas laisser passer le succès de Cinquante nuances de Grey sans tenter de prendre leur part du gâteau. Alors que le roman érotico-sentimental d'E.L. James, publié chez Lattès le 17 octobre, s'annonce comme le best-seller de l'année, les ouvrages dérivés font leur apparition. Avec leur lot de litiges juridiques, car Lattès a déposé la marque «50 nuances» dès le printemps, à la demande de l'agent d'E.L. James, et a commencé à agir contre ce que l'éditeur estime être du «parasitisme».

Début novembre, Larousse a publié 50 nuances du plaisir de Marisa Bennett et Contre-dires a sorti 50 nuances BDSM: pour les gens biens... comme vous! de Debra et Don Macleod. First, qui a fait paraître Le décodeur de Cinquante nuances de Grey d'Ana de Lis, accompagné de la mention «non officiel», annonce La cuisine des 50 nuances de Grey pour janvier. Début 2013, City rebondira avec 50 nuances de volupté: le guide des plaisirs selon 50 nuances de Grey par Elsa Zimmerman. Albin Michel a programmé 49 nuances de Loulou: la face B de la trilogie la plus hot de l'année par Rossella Calabro (février 2013)...

Pour l'instant, Lattès a envoyé des lettres d'avocat à First et Contre-dires. «Certains ouvrages, qui reprennent des éléments du livre, relèvent clairement du parasitisme», explique Laurent Laffont, directeur éditorial de Lattès, qui prévient: «On souhaiterait que ceux qui prévoient d'autres choses pour l'année prochaine sachent que nous sommes très attentifs à ce qu'il n'y ait pas de parasitisme...»

Mais le dépôt de la marque «50 nuances» ne concerne pas que le livre. «Assez rare dans l'édition, le dépôt de marque est révélateur d'un enjeu financier, explique Me Emmanuel Pierrat, avocat spécialiste de la propriété intellectuelle. Un éditeur a intérêt à déposer une marque lorsqu'il prévoit une exploitation très large de la marque, afin d'éviter de voir se multiplier des produits dérivés. Cela permet aussi d'avoir un droit juridiquement plus facile à manipuler que le droit d'auteur pour faire des actions préventives.»

Le bal des produits dérivés est en effet déjà ouvert: depuis le 12 novembre, une gamme de sextoys et d'accessoires coquins est commercialisée en France sous licence «Fifty shades of Grey», et présentée comme la collection «officielle», «approuvée par E.L. James».

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