Récit/France 25 oct. Franz-Olivier Giesbert

Tout petit, le jeune Franz, dans sa Normandie natale, a connu une forme de révélation : Dieu s'est mis à lui parler, et n'a pas cessé depuis. Leur relation a commencé lorsqu'il avait 5 ans, et Il s'est encore manifesté à lui tout récemment, lorsqu'il achevait ce livre, raconte-t-il. C'était cet été, à la Sainte-Baume, vers « l'oratoire Sainte-Marie-Magdeleine dans le jardin du Saint-Sépulcre », une petite chapelle commémorant le séjour érémitique, en notre Provence, de l'ancienne pécheresse, prostituée repentie, qui y aurait fui les persécutions, selon une certaine tradition. Selon une autre, elle aurait même été très très proche du Christ. Passons, mais, dans son approche syncrétique et personnelle des religions, Franz-Olivier Giesbert n'hésite pas à décoiffer, à bousculer, voire à susciter un certain scepticisme moqueur. Il assume. Il n'en a cure. Lui, il a la foi du charbonnier.

Sa foi, justement, s'apparente à une sorte de panthéisme, et il fut antispéciste bien avant la mode actuelle. Cet hypersensible n'a jamais aimé la viande, la chasse, et même, lorsqu'on le taquine, en tant que végétarien, sur les souffrances que ressent une carotte lors de son arrachage, ou un chou lorsqu'on le tronçonne, il prend la chose très au sérieux. Véritable cœur d'artichaut, il se revendique aujourd'hui quasiment hindou, comme son maître Giono, lequel n'avait pourtant jamais mis les pieds en Inde. Voire jaïn. Giesbert, lui, s'est rendu au Rajasthan, pour sa première fois, à l'âge de 50 ans. Et il en a été chamboulé !

Au point d'écrire quelques solides bêtises : par exemple, aucune légende n'a jamais prétendu que le Taj Mahal était un monument « hindouiste ». Le sublime tombeau de Mumtaz-i Mahal, érigé par son Shah Jahan éploré, qui n'a guère ému notre touriste, est juste l'une des merveilles du monde, et l'un des hauts lieux symboliques de l'Inde pluriconfessionnelle, celle-là même que les intégristes hindous actuellement au pouvoir essaient de remettre en cause. Mais cela, Giesbert approuve, du moment que M. Modi protège ses sacrées vaches !

Au final, on ne souhaite qu'une chose à FOG, c'est d'accéder à moksha, la délivrance, au terme du cycle des réincarnations, puisqu'il semble y croire. Mais ça peut prendre un certain temps.

Franz-Olivier Giesbert
La dernière fois que j’ai rencontré Dieu
Gallimard
Tirage: 45 000 ex.
Prix: 18 euros ; 192 p.
ISBN: 9782072828027

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