3 septembre > roman France

Les minces romans noirs d’Yves Ravey sont toujours implacables et tranchants. Le dernier en date, Sans état d’âme, montre à nouveau l’art de la construction de l’auteur du Cours classique (Minuit, 1995) et de La fille de mon meilleur ami (Minuit, 2014, repris en "Double").

Le narrateur de Ravey est un certain Gustave Leroy, que ses proches appellent aussi Gu. Enfant, il comptait les wagons de marchandises avec ses amies Stéphanie et Betty. Depuis, il a grandi, passé un permis de conduire poids lourd et obtenu un certificat d’embauche de l’entreprise de transport international Messagier.

Gu n’a plus son père, ancien employé d’une exploitation agricole, et visite parfois sa mère, pensionnaire d’un centre hospitalier où l’on s’occupe des personnes atteintes de carence de mémoire. Il va devoir quitter la maison qu’il occupe, sur le point d’être rasée.

Betty est désormais mariée avec le dénommé Personnaz et tient l’établissement de nuit local, le Mayerling, un dancing dont la barmaid n’est autre que Stéphanie. Celle-ci s’est entichée d’un grand type avec une casquette à carreaux, John Lloyd, un Américain du Minnesota avec qui elle a une foule de projets. Mais ce dernier part du jour au lendemain sans laisser d’adresse et sans avertir personne. Pas même Stéphanie, qui demande alors à Gu de l’aider à le retrouver et de mener l’enquête.

Nous ne pouvons rien dévoiler d’autre de l’intrigue de Sans état d’âme. Prévenons juste qu’on y verra débarquer le frère de John Lloyd, Mike, qui porte un chapeau noir et des gants de cuir, et qui semble vouloir obtenir des réponses aux questions qu’il se pose… Comme à son habitude, Yves Ravey abat progressivement ses cartes, réservant à ses lecteurs pas mal de surprises.

Al. F.

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