Huit ans après l'éphémère librairie Orphie, dans le quartier latin, une nouvelle boutique consacrée aux littératures et aux cultures d’Outre-mer et de la Caraïbe a vu le jour fin août à Paris dans le 11e arrondissement. Déployée sur 35 m2, elle accueillera, à terme, 1500 références, tous genres confondus. Livres Hebdo a rencontré sa créatrice, Agnès Cornélie.
Comment est né ce projet de librairie ?
Depuis six ans, l’idée me trotte vraiment dans la tête. Parisienne depuis mes 18 ans, la Guadeloupéenne que je suis a toujours peiné à trouver des livres sur l’Outre-mer ou la Caraïbe. La culture de ces territoires est pourtant riche mais les rayons qui y sont consacrés dans la capitale sont peu conséquents. Il y a deux ans, j’ai donc décidé de mettre entre parenthèse ma carrière de professeur de lettres classiques et documentaliste pour me lancer dans l’aventure, avec, pour première étape, la formation "créer ou reprendre une librairie" de l’INFL.
Que trouve t-on chez Calypso ?
J’appartiens à la fois à l’univers des départements et territoires d’Outre-mer et à celui de la Caraïbe (Haïti, Saint-Domingue, Cuba, Jamaïque…). J’ai donc divisé la librairie selon ces deux aires. Dans chaque secteur, on trouve de la littérature, de la jeunesse, des livres pratiques comme la cuisine, des essais et des livres historiques. Pour le moment, l’assortiment se compose de 600 références mais j’aimerais pouvoir le monter jusqu’à 1 500 titres. Au fond du magasin, j’ai installé un espace salon de thé où je propose des produits issus de ces régions et notamment du café Bourbon pointu en provenance de la Réunion, un café d’exception très rare ici.
Agnès Cornélie, Librairie Calypso (Paris)- Photo LIBRAIRIE CALYPSO Comment avez-vous financé la librairie ?
Entre le local, les travaux, l’aménagement, le mobilier et le stock, j’ai déboursé 70000 euros, abondés par un prêt bancaire et mes économies. J’ai également lancé une collecte participative qui m’a apporté 11000 euros.
Vous avez ouvert le 28 août. Quel bilan tirez-vous de ce premier mois d’exploitation ?
L’accueil est extrêmement positif et démontre qu’il manquait vraiment ce genre d’offre à Paris. Si la fréquentation se poursuit sur le même rythme, je réaliserais sans peine mon chiffre d’affaires prévisionnel fixé à 250000 euros.
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