Stéphane Godefroid et Mirko Claudot sont associés et à la tête de la librairie depuis 2010. - Photo La Parenthèse
La Parenthèse, deuxième plus ancienne librairie BD de France, fête ses 50 ans
Fondée en 1974 à Nancy, la librairie indépendante La Parenthèse est une référence incontournable pour les fans de bande dessinée. Son cinquantième anniversaire lui offre l'occasion de donner rendez-vous à son public, samedi 9 novembre, autour d’ateliers et de dédicaces, ainsi que d'offrir un album spécialement conçu pour l’événement.
Par
Élodie Carreira Créé le
07.11.2024
à 19h10, Mis à jour le 25.11.2024 à 09h16
Pas plus tard que la semaine dernière, une foule d’aficionados se pressait devant sa porte pour rencontrer Riad Sattouf et se procurer son dernier titre, Moi, Fadi, le frère volé (Les livres du futur). La routine pour la librairie nancéienne La Parenthèse, où toutes les pointures de la bande dessinée, d’Émile Bravo à Cestac, se sont arrêtées. Fondée en 1974 par un couple de bédéphiles, Jacques Pierre et Luce Vincent, l’enseigne est la deuxième plus ancienne librairie BD de France.
« À l’époque, il fallait se battre pour que la BD soit considérée comme un art à part entière », rappelle Stéphane Godefroid, à la tête de la librairie depuis 2010 avec son associé, Mirko Claudot. Désormais, les deux collaborateurs se réjouissent de pouvoir célébrer le demi-siècle d’existence de cette institution du 9ᵉ art. Et de marquer le coup, samedi 9 novembre, lors d’une journée rythmée par diverses animations et la venue des sept auteurs Romain Dutreix, Thierry Martin, Baru, Benou, mais aussi Jeff Pourquié, Thibaud de Rochebrune et Laetitia Coryn. Pour remercier sa fidèle clientèle, l’équipe de la librairie, au nombre de sept salariés, prévoit également d’offrir l’ouvrage La Parenthèse, 50 ans de BD, spécialement conçu pour l’occasion.
Pionnière du 9ᵉ art
Il faut dire qu’au n°19 de la cour des Arts, où la librairie a définitivement élu domicile en 1989 après deux déménagements, le choix est vaste. Du comics à la franco-belge en passant par le roman graphique, plus de 15 000 références habillent les étagères, réparties sur 300 m2 de surface. « Les fondateurs voulaient diffuser tout ce qu’on ne trouvait pas dans les librairies traditionnelles, comme les fanzines ou les titres de petits éditeurs. La Parenthèse est devenue le premier vendeur des éditions Futuropolis par exemple », détaille Stéphane Godefroid.
« Lorsqu’on a personnalisé notre relation avec le public, on peut lui soumettre des titres de fonds, plus anciens » - Stéphane Godefroid.- Photo LA PARENTHÈSE
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À quelques encablures, une deuxième adresse, ouverte en 2005, Atout Manga, constitue une succursale pour compléter l’offre initiale de quelque 5 000 références nippones. Preuve supplémentaire, s’il en faut, de l’esprit précurseur de l’enseigne. Mais alors que le monde du livre n’a de cesse de s’inquiéter pour l’avenir des librairies indépendantes, comment La Parenthèse a-t-elle réussi à atteindre l’âge canonique de 50 ans ?
Fidèle à elle-même
« Il faut se rappeler que la loi du prix unique n’existait pas dans les premières années de la librairie. D’ailleurs, au début des années 1980, la Fnac s’est installée à proximité et a fait beaucoup de mal au commerce. Les libraires de l’époque ne se sont pas payés pendant deux ans ! », se souvient le patron de la boutique. Malgré des premiers temps difficiles, La Parenthèse a tout de même su tenir tête aux mastodontes du milieu, intégrant par là même le réseau des librairies indépendantes Canal BD. Surtout, elle n’a jamais fait faux bond à son ADN originel.
« Nous sommes restés des militants puisque nous sommes toujours une librairie de fonds. C’est une pratique qui va à l’encontre des manœuvres courantes de nos concurrents, où la rentabilité porte presque exclusivement sur les nouveautés », précise Stéphane Godefroid. Encore aujourd’hui, la librairie recèle quantité de trésors, dont L’Angélus édité chez Dupuis ou la fable de Martin Veyron chez Dargaud, devenus quasi introuvables dans la plupart des autres points de vente. Ce qui ne manque pas de faire la fierté du libraire : « Là où un titre va rester 15 jours à Paris, les nôtres peuvent rester trois mois, voire un an. Après tout, en tant que gros indépendant, on fait ce qu’on veut ».
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Par
Jacques Braunstein
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