Justice

Il est possible de presque tout dire de la vie privée d’un homme politique, sauf ce qui concerne les détails les plus intimes de ses relations personnelles : c’est le sens d’un arrêt rendu le 14 janvier par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il fera jurisprudence dans les affaires d’atteinte à la vie privée (1). Début 2007, l’ex-maîtresse du Premier ministre finlandais (divorcé et célibataire) publiait un livre relatant leur liaison de neuf mois, sans omettre la description de leurs ébats. En février 2008, le livre était retiré de la vente mais le procureur avait entre-temps assigné l’auteur et son éditeur pour atteinte à la vie privée du Premier ministre, lequel n’a engagé aucune poursuite. Débouté en première instance, le ministère public a obtenu gain de cause en appel. La Cour suprême finlandaise a partiellement confirmé cette décision, limitant l’atteinte à la vie privée aux seuls passages explicitement sexuels, et la condamnation à 300 euros d’amende. Saisie à son tour pour atteinte à la liberté d’expression, la CEDH a validé cet arrêt, considérant que le récit de cette relation "contenait des éléments d’intérêt public", mis à part les détails condamnés. En raison de ses fonctions, le Premier ministre était supposé "tolérer une curiosité plus intense du public, susceptible d’atteindre son honneur et sa réputation, qu’un simple citoyen". H. H.

(1) PDF en anglais disponible sur Livreshebdo.fr

13.02 2014

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