Francfort 2017

Le Business club, un espace de conférences en renouvellement

Le Business Club, un espace de conférences, d'échanges d'idées et d'expériences installé au rez de chaussée du hall 4. - Photo Hervé Hugueny

Le Business club, un espace de conférences en renouvellement

La Foire de Francfort entretient un programme de conférences lancé au milieu des années 2000, qu'elle tente de transformer en lieu d'échanges d'idées et d'expériences entre professionnels du livre.

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Par Hervé Hugueny Francfort,
Créé le 11.10.2017 à 11h18

Pour un peu plus de 1000 euros, les professionnels du livre assistant à la foire de Francfort ont accès pendant six jours au Business Club, du 10 au 14 octobre, un espace de conférences, d'échanges d'idées et d'expériences installé au rez-de-chaussée du hall 4. L'orateur principal était cette année Andrew Wylie, fondateur et président de l'agence littéraire du même nom, dont la notoriété n'a pas suffi à remplir la salle lors de la conférence d'ouverture, à 9 heures.

Ce programme, baptisé cette année "Changement : une vue à 360°, est la suite lointaine de la journée de pré-ouverture organisée à partir de 2006 par l'éditeur américain O'Reilly, spécialiste de l'informatique. Il faisait le plein avec des interventions toutes consacrées au numérique, phénomène en total renouveau dans l'édition (après une première expérience au milieu des années 90).

Le Business club est aussi un espace VIP

La nouveauté d'alors est devenue un élément du marché de l'édition parmi d'autres, plus ou moins développé suivant les pays et les bassins linguistiques, et O'Reilly a abandonné l'affaire, mais une habitude était créée que les organisateurs de la foire de Francfort n'ont pas voulu décevoir, notamment auprès des nouveaux visiteurs venant de pays émergents dans les échanges de droits. Le Business club est aussi un espace VIP doté de diverses facilités, utiles pour les visiteurs qui n'ont pas de stand. D

Des rendez-vous en petit comité avec des experts, et l'analyse annuelle de l'évolution de multiples tendances et des focus sur différents marchés ont remplacé les présentations sur l'avenir numérique de l'édition, revenue à elle-même depuis la disparition des éléphants dans le magasin de porcelaine : Google ne s'intéresse plus au livre, et si Amazon est toujours bien présent dans son activité d'origine, le distributeur s'est aussi fixé d'autres priorités.

la place des femmes dans l'édition

Après des présentations de la situation de l'édition en Malaisie, en Inde, en Corée du sud, des affres du Brexit pour les éditeurs britanniques et une discussion sur l'édition de la francophonie avec Jean Mattern, responsable du domaine étranger chez Grasset, la conférence la plus animée de la première matinée a finalement été celle consacrée à la place des femmes dans l'édition. Elles sont très largement majoritaires dans les effectifs des entreprises du secteur, ce sont aussi les principales acheteuses de livres et les plus grandes lectrices, mais elles sont encore sous-représentées dans les postes de direction.

Cinq dirigeantes de cinq pays (Etats-Unis, France, Inde, Philippines, Royaume-Uni) ont expliqué leur parcours, et ont vite trouvé un point d'accord, partagé avec la salle : la situation évolue, mais le phénomène est profond, dans tous les pays, et dépasse largement l'édition même s'il y est plus paradoxal en raison de la place des femmes dans ce secteur, et de la réflexion qu'il est supposé faire avancer et diffuser précisément sur ces phénomènes de société.

Le phénomène "Prince-de-Galles"

Un phénomène de génération devrait toutefois accélérer l'évolution en cours : "les femmes sont maintenant bien plus nombreuses parmi les jeunes cadres qui remplaceront la génération précédente, où les hommes sont encore nombreux, mais bloqués par des ainés qui s'accrochent à leur poste, explique Sophie de Closets, par allusion à la situation de la famille royale britannique, où la couronne passera sans doute directement à l'un des petits enfants de la reine.

La P-DG de Fayard, nommée à ce poste à 34 ans, a reconnu aussi, par son propre exemple, que les femmes elles-mêmes peuvent entretenir ces freins qui les retiennent d'accéder à la direction des entreprises, au-delà de la maternité qui survient naturellement à des moments déterminants de carrière.  "Lorsque Claude Durand m'avait proposé de prendre sa suite, j'attendais un enfant, et j'ai d'abord pensé que j'étais trop jeune, sans expérience suffisante alors que j'avais déjà occupé de nombreux postes, etc.", témoigne-t-elle. Une sous-estimation de ses capacités fréquente chez les femmes, et dont l'ancien P-DG de Fayard n'a pas tenu compte, pour soutenir fermement son choix dans le groupe Hachette, dont la maison fait partie.

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