Grand Prix des librairies 2021

[Le libraire de l'année] Laurent Parez, Dernier rempart à Antibes (1/6)

Laurent Parez

[Le libraire de l'année] Laurent Parez, Dernier rempart à Antibes (1/6)

Pour la deuxième année, Livres Hebdo présente chaque vendredi un des candidats à l’élection du Prix du Libraire de l’année, pour laquelle nos lecteurs professionnels du livre sont appelés à voter. Aujourd’hui, Laurent Parez, propriétaire de Dernier rempart à Antibes.

Par Cécile Charonnat,
Créé le 02.07.2021 à 20h59

A défaut d’être libraire, Laurent Parez aurait pu être punchlineur. Une qualité qu’il cultive depuis son entrée dans la vie professionnelle, bien loin de la librairie. D’abord directeur régional Bretagne chez Hill’s, spécialisé dans la nourriture pour chiens et chats, il suit son épouse à Antibes en 2 000 et créé, un an plus tard, son entreprise de recrutement de consultants informatiques, Work in progress (WIP).

Mais en 2004, le Comic strips café, librairie spécialisée en BD antiboise que ce féru du 9e art fréquente, est à vendre. Il se lance, "par passion. Parce que tout le monde sait que si on veut être millionnaire en informatique, ça peut aller assez vite. Alors que si l’on veut être millionnaire en librairie, mieux vaut démarrer milliardaire."

Double défi

Seize ans plus tard, Laurent Parez n’a toujours pas gagné son premier million comme libraire. Mais il affiche un parcours marquant. Associé depuis 2013 à Véronique Mazoyer, gérante d’Expressions à Châteauneuf-de-Grasse, il ouvre la même année le capital du Comic strips café à six actionnaires qui le "suivent toujours et n’ont cessé d’apporter de bonnes idées."

Est-ce l’un d’eux qui lui suggère le rachat de l’institution antiboise Masséna (1,3 million d’euros de chiffre d’affaires) ? Discret sur ce point, le libraire travaille depuis plus d’un an à ce "double challenge. C’est assez rare qu’une petite librairie en acquiert une plus grosse, surtout quand c’est un spécialisé qui s’empare d’une généraliste. Mais c’est le meilleur moyen d’offrir un pôle culturel et littéraire exhaustif dans le centre d’une ville moyenne", plaide Laurent Parez.

Des bulles de BD dans des rayons traditionnels

Officiellement propriétaire depuis la mi-avril des deux structures rebaptisées Dernier rempart et qui dégagent un CA avoisinant les 2 millions d’euros, il a rapidement opéré les premiers changements. Mangas et jeux de société sont restés dans l’ex Comic strips café alors que la BD a intégré les locaux de l’ex Masséna.

Si la majeure partie de l’assortiment est abritée dans une pièce de 80 m2, constituant une zone traditionnelle de bande dessinée, une part non négligeable s’égaye dans des « bulles » installées dans les rayons littérature, cuisine et gastronomie ou beaux-arts. « La BD explorant désormais toutes ces thématiques, il est logique de faire de telles passerelles », explique Laurent Parez qui repense également le rayon sciences humaines sous cet angle.

En germe depuis les Rencontres nationales de la librairie de 2019, affinée et consolidée avec Jean-Marie Aubert, l’ancien propriétaire de Masséna à Antibes et Jérôme Dugast, son directeur, l’idée devrait aboutir à un format de librairie original. "Généraliste mais avec un prisme BD très fort et intégré à tous les rayons, détaille Lauret Parez. Un mix logique puisque la bande dessinée est en passe de couvrir quasiment tous les sujets."
 

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