Le salon des cinq liseuses

Sur le stand d'Amazon © Olivier Dion

Le salon des cinq liseuses

Pour vendre son Kindle, Amazon expose pour la première fois au salon du livre de Paris, où se trouvent également Bokeen, Kobo, Oyo/Chapitre et Sony.

Par Hervé Hugueny,
avec hh Créé le 15.04.2015 à 20h04

“Et pour ouvrir votre livre, vous appuyez sur la touche centrale sous l'écran, comme lorsque vous faites OK sur la télécommande de la télévision” : samedi matin, alors que le public commençait à affluer au salon du livre de Paris, la démonstratrice des Kindle sur le stand d'Amazon adaptait ses explications aux connaissances et références supposées de son interlocuteur, en l'occurrence un grand père qui envisageait d'acheter pour sa petite-fille la liseuse du cybermarchand américain.

La participation d'Amazon au Salon du livre est une première, qui a soulevé quelques craintes chez Reed et au Syndicat national de l'édition (SNE). Les co-organisateurs redoutaient reproches et manifestations de mauvaise humeur de la part de libraires que ce concurrent terriblement efficace fait cauchemarder.

De fait, un flux constant de visiteurs entourait les deux points de démonstration du stand, équipés d'une dizaine de Kindle attachés, et la réduction de 20 euros était assez convaincante pour transformer une partie notable d'entre eux en acheteurs de la machine à lire en promotion à 79 euros (E-ink, wifi, non tactile). Toujours strictement fidèle au principe de n'avoir aucun magasin physique, le site Internet avait confié l'encaissement des transactions à Géant Casino, la chaîne d'hypermarchés partenaire de la diffusion du Kindle depuis l'automne dernier, avec Virgin.

Kobo

Un peu plus loin et à l'écart, quoique près d'un point de ravitaillement en sandwiches et boissons, Kobo, partenaire de la Fnac, présentait aussi sa liseuse, mais en simple démonstration et sans promotion particulière (100 euros pour les adhérents, 130 euros pour les autres) : pour acheter, il fallait commander sur Fnac.com ou aller à la Fnac Montparnasse, sur la même ligne de métro, pour ceux qui auraient été convaincus par l'écran tactile allié à la technologie e-ink et à la connexion wifi du nouveau partenaire de l'agitateur culturel.

Sony

Son ex-partenaire, Sony, exposait aussi son matériel à cinq allées de distance, toujours dans le carré numérique. Il y vendait son Reader, au prix habituel de 149 euros (E-ink, wifi, tactile très fluide) mais avec quelques titres inclus, dont les derniers ouvrages d'Alain Duhamel et Juliette Benzoni (Plon). Sony proposait surtout sa tablette tactile couleur à 399 euros avec 20 magazines et 10 BD, jugée bien plus convaincante par les enfants, et par les dirigeants du groupe japonais eu égard à la taille du marché de ces appareils. On trouvait aussi un improbable essai de tablette à double écran LCD de format allongé s'efforçant d'imiter un livre, soldé à 499 euros au lieu de 599 euros.

Trekstor

Chapitre.com avait également pris un stand où il vendait la liseuse la moins chère du salon, en promotion à 55 euros contre 69 euros habituellement, du fabricant allemand Trekstor : une rustique machine sans aucune connexion et non tactile, avec un écran LCD traité pour éviter les reflets et la fatigue visuelle que provoque cette technologie, moins coûteuse à produire que l'E-ink qui équipe toujours l'Oyo de première génération, encore en vente sur le même comptoir à 149 euros (tactile, avec connexion 3G). Chapitre.com proposait également une tablette tactile couleur de la marque française Archos, une des moins chères du marché à 89 euros, qui aimantait évidemment les enfants à la recherche de films, jeux et BD.

Bookeen

Bookeen, le seul concepteur français de la bande, fort de son expérience d'exposant depuis quatre ans, avait repéré un très bon emplacement à l'angle de deux grandes allées et en lisière du ghetto numérique, où il proposait son Odissey (E-ink, wifi, tactile) à 130 euros, contre 149 habituellement. Du matériel solide, selon une acheteuse à cheveux blancs du premier Cybook de Bookeen à écran E-ink (2007, quand même !), qui demandait une mise à jour du système d'exploitation de l'appareil, bien pratique pour lire les livres gratuits de Gallica, et ses horaires de bus en PDF.

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