Le Sénat veut favoriser la pluralité du numérique

Le Sénat veut favoriser la pluralité du numérique

Synthèse des enjeux du numérique et d’Internet, le rapport annuel de Club Sénat se penche sur le livre et préconise le soutien aux acteurs précurseurs.

avec Catherine Andreucci (Livres Hebdo) Créé le 15.04.2015 à 19h12

Mardi 15 mai, Club Sénat a présenté son rapport annuel à la presse. Au cours des douze derniers mois, les parlementaires, entrepreneurs, chercheurs et hauts fonctionnaires qui composent ce club de réflexion sur les technologies innovantes, ont consulté acteurs et experts pour écrire ce rapport sur «Les nouveaux supports d’opinion – Le livre, la presse et les médias audiovisuels à l’heure des réseaux», synthèse des bouleversements provoqués par le numérique. En libéralisant l’accès à la sphère publique, les supports numériques et Internet remettent aussi en cause les intermédiaires traditionnels entre le savoir et le public. Mais dans un contexte où l’internaute-lecteur a de plus en plus besoin de repères, ces derniers ont une carte à jouer, celle de la «marque», à l’instar des grands médias nationaux dont les sites sont parmi les plus fréquentés.

Des trois médias que le rapport examine, le livre est celui qui résiste le plus à ces avancées, avec un modèle industriel qui reste fondé sur la logistique, la production et l’offre, soit «tout le contraire de l’électronique, fondé sur la demande et le flux tendu». Pour autant, les bouleversements sont à l’œuvre, et pour le rapporteur, Jean-Rémi Gratadour, l’avenir laisse présager d’une coexistence entre la dématérialisation, qui se généralisera pour les «contenus à actualisation rapide» (ouvrages spécialisés, pratiques ou techniques), et le papier, qui persistera dans le «haut de gamme» (littérature et ( beaux livres) ou dans le « jetable ».

La diffusion/distribution subit déjà de fortes mutations. Club Sénat souligne les avantages de la librairie en ligne qui augmente les chances d’un livre de trouver ses lecteurs potentiels, mais pointe les risques d’une concentration autour de quelques vendeurs. La perspective de monopoles se dessine aussi pour les moteurs de recherche qui numérisent massivement. Alors que l’incursion d’acteurs commerciaux dans le secteur stratégique du référencement (Google Book Searh) inquiète éditeurs et bibliothécaires, le rapport insiste sur la nécessité pour les bibliothèques de mettre en oeuvre des politiques de numérisation réfléchies, au risque sinon de voir les ouvrages non numérisés tomber dans l’oubli.

Enfin, Club Sénat recommande aux pouvoirs publics et aux entreprises des secteurs des technologies de l’information et de la communication de «favoriser par tous les moyens la professionnalisation et la diffusion des acteurs précurseurs de ce domaine, en particulier les “petites structures” (revues, maisons d’édition ou structures de presse ou producteurs audiovisuels), ou les individus (journalistes indépendants, les blogueurs professionnel-amateur, etc) ».

15.04 2015

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