Rapport Couperin

Le couperet est tombé : en matière de documentation, les chercheurs français ont le clic facile, surtout les plus jeunes. C'est l'un des résultats du rapport Pratiques de publications et d'accès ouvert des chercheurs français du Réseau de négociation et d'expertise des ressources documentaires électroniques (Couperin) publiée début 2020. Centrée sur la façon dont les chercheurs perçoivent la communication scientifique actuelle, cette enquête menée en 2019 auprès de 12 000 personnes s'attarde essentiellement sur les questions de la publication dans les revues spécialisées et l'usage de l'open access. Elle met en lumière un phénomène qui gagne du terrain dans le monde de la recherche scientifique : le recours aux ressources alternatives pour consulter les contenus payants d'éditeurs dont les tarifs d'abonnement sont considérés comme « excessifs » par 85 % des sondés. Selon le rapport Couperin, moins de 5 % des chercheurs choisissent la solution payante proposée par une maison d'édition.

Pour accéder aux articles convoités, la majorité avoue ainsi chercher des solutions du côté des institutions publiques ou de sources parfois en marge de la légalité. Au vu des résultats de l'enquête, les alternatives trouvées par les chercheurs semblent être générationnelles.

Si une grande partie des chercheurs âgés de plus de 55 ans se tourne vers les bibliothèques pour consulter un document non disponible gratuitement sur le site d'un éditeur, seulement 28 % des moins de 35 ans optent pour cette voie. Ils sont 60 % à reconnaître utiliser en alternative des sites illégaux tel que Sci-Hub ou des outils comme Google Scholar. Une pratique complétée par un usage accru des archives ouvertes, institutionnelles (HAL) comme thématiques (Arxiv pour les physiciens ou encore REPEC pour les économistes). Ces dernières sont d'ailleurs largement reconnues comme des vecteurs essentiels de diffusion d'une science ouverte, et leurs fonctions avancées - CV alimenté automatiquement, création de pages nominatives - plébiscitées. Enfin, le réseau reste la voie royale empruntée par de nombreux chercheurs qui préfèrent s'adresser directement à un auteur ou à un collègue pour obtenir un document.

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