RNL 2015

Les libraires dessinent les voies de leur avenir

Atelier "L'avenir du métier de libraire" aux RNL 2015 à Lille - Photo Olivier Dion

Les libraires dessinent les voies de leur avenir

Reprenant la thématique des Rencontres nationales de la librairie de Lille, la dernière table ronde organisée lundi 22 juin s'est voulue un moment de réflexion prospective sur les forces et les faiblesses des librairies indépendantes et sur les moyens d'assurer leur avenir.

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Par Clarisse Normand, Lille
Créé le 23.06.2015 à 00h25 ,
Mis à jour le 23.06.2015 à 11h15

La dernière table ronde des rencontres nationales de la librairie à Lille, organisée lundi 22 juin, en fin de journée, et intitulée "l"avenir du métier de librairie", a réuni plus de 200 participants. Animée par Georges-Marc Habib, gérant de L'Atelier à Paris et directeur de la revue Page des libraires, elle a permis aux cinq libraires invités d'évoquer les différents aspects de leur métier. 
 
Introduisant le sujet, Sylvain Fourel (La voie aux chapitres à Lyon) a insisté sur les dimensions à la fois d'autonomie, de singularité et de polysémie de la profession tout en évoquant la nécessité d'un langage commun entre tous pour mieux se faire reconnaître.

De son côté, Guillaume Gandelot, co-gérant de la Friche à Paris et président de l'INFL, a questionné la "culture du métier" et salué le projet, annoncé en fin de matinée par la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, d'organiser à l'automne des assises dédiées à la formation.

De manière très pragmatique, Caroline Berthelot, à la tête de la Femme renard à Montauban, a pointé l'importance de la gestion et invité chaque libraire à utiliser au maximum les outils, notamment informatiques, qui sont à leur disposition, pour étudier leurs principaux indicateurs de performances (retours, stocks...) et ainsi se réapproprier leur politique d'achat et renégocier leurs conditions commerciales.

De son côté, Jean-Marie Aubert, co-gérant de Masséna à Nice et Antibes, a mis en lumière les évolutions nécessaires du métier face l'augmentation de la production. Il a ainsi évoqué quatre figures types de libraire incarnant l'avenir : le "libraire découvreur" capable de se détacher du suivisme ambiant et de créer la surprise; le "librairie ubiquiste" qui rayonne dans sa ville en accompagnant les événements qui y ont lieu; le "libraire solidaire" qui n'hésite pas à s'associer à ses confrères et à jouer la carte de la mutualisation; et enfin le "libraire connecté" capable de créer du son et de la cohérence sur les nouveaux supports de communication.

Apportant un regard extérieur, Régis Delcourt, à la tête de Point-virgule à Namur et président du Syndicat des librairies francophones de Belgique a, quant à lui exposé les problématiques tarifaires spécifiques dans son pays, liées d'une part à la tabelle appliquée par Hachette et Interforum surenchérissant de 10 à 17% le prix des livres, et d'autre part à l'absence de prix unique. Mais il n'a pas caché son espoir d'arriver à les résoudre, la première par la voie du dialogue, la seconde par la voie législative. 
 
Rappelant l'orientation résolument optimiste et constructive de ces Rencontres, Sylvain Fourel (La voie aux chapitres à Lyon) a finalement rappelé l'intérêt pour la profession de réaffirmer les points de convergence existant entre toutes les librairies quelles que soient leur taille, leur positionnement et leur localisation. C'est à ce prix que se développera la solidarité indispensable à l'avenir du métier.   

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