Les Syndicats de Virgin déçus par leur rencontre avec des représentants de trois ministères

Les Syndicats de Virgin déçus par leur rencontre avec des représentants de trois ministères

Les syndicats de Virgin Megastore ont regretté une forme de "fatalisme" du gouvernement, tandis qu'Aurélie Filippetti, dans un entretien à Livres Hebdo, affirme travailler "d'arrache-pied" pour trouver des solutions.

avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h52

Les syndicats de Virgin Megastore, placé en redressement judiciaire lundi dernier, se sont dits "déçus" jeudi par l'attitude du gouvernement, pas assez engagé selon eux dans la quête d'un repreneur.

Reçus la veille par des représentants des ministères de la Culture, du Commerce et du Travail, les membres de l'intersyndicale (CGT, FO, Sud et CFE-CGC) ont regretté, au cours d'une conférence de presse, une forme de "fatalisme" du gouvernement quant à l'avenir du groupe qui emploie 1 000 salariés.

Entretien "cordial mais complètement vide"

"On est venu avec des demandes claires: obtenir un soutien pour la recherche d'un repreneur. Ils se sont contentés de nous rappeler les dispositions légales" en cas de plan social, a dénoncé Philippe Gelinaud (CGT), évoquant un entretien "cordial mais complètement vide".

"Evidemment qu'il faut parler des éventuelles conséquences sociales, mais la priorité pour nous c'est de chercher un repreneur (...) Il faut que ce soit aussi la priorité pour le gouvernement", a-t-il ajouté.

La réunion avec les conseillers ministériels a débouché sur "beaucoup de déception", a renchéri Sylvain Alias (Sud), précisant que les syndicats auraient souhaité notamment des engagements du gouvernement à solliciter la Banque publique d'investissement (BPI) ou la Caisse des dépôts pour favoriser un dossier de reprise. "Aucune piste ne s'est dégagée, d'où notre déception", a estimé Ahcène Bouzit (FO).

Le ministère travaille pour trouver des solutions adaptées

Les syndicats soulignent que cette déception est accrue par le fait que la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti s'était engagée publiquement ces derniers jours à aider à trouver un repreneur, une fois le groupe placé en redressement. Dans un entretien à Livres Hebdo, à paraître dans le n°937 daté du 18 janvier, elle évoque qu'"il y a des pistes", et "plusieurs sont intéressantes". "Je peux vous dire que les équipes du ministère travaillent d'arrache-pied, avec les collectivités, pour aider à une reprise et trouver des solutions les plus adaptées au niveau local, magasin par magasin" affrime-t-elle.

"Inquiète de la situation sociale des salariés", Mme Filippetti rappelle que "Virgin est aussi victime d'une concurrence déloyale de la part de groupes comme Amazon qui ne respectent pas les règles fiscales qui s'imposent aux entreprises territorialisées en France." Elle explique que "Virgin, ce sont des emplois qualifiés, une forte valeur ajoutée pour l'animation de nos centres-villes."

Manifestation le 29 janvier

Virgin a été placé en redressement par le tribunal de commerce avec une période d'observation de 4 mois. A l'issue de cette période d'observation, Virgin peut mettre en place un plan de redressement, céder tout ou partie de ses activités ou être liquidé. Un Comité d'entreprise extraordinaire est prévu le 21 janvier en présence de l'administrateur judiciaire, qui devrait présenter les premiers éléments de sa stratégie.

Les syndicats, qui assurent que les salariés ont "toujours la gagne", prévoient une manifestation le 29 janvier devant les locaux de l'actionnaire Butler Capital Partners (BCP) qu'ils jugent en grande partie responsable de leur situation, faute d'avoir fait les investissements nécessaires.
15.04 2015

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