L'été des éditeurs dans Le Monde

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L'été des éditeurs dans Le Monde

Durant tout l’été, des grandes personnalités de l’édition française et internationale ont été interviewées par différents journaux. C’est l’occasion pour chacun de souligner ce qui fait la particularité de leur maison. Le Monde s'est tourné vers un éditeur américain et un spécialiste de la littérature américaine.

avec nt Créé le 15.04.2015 à 19h12

De son côté, Le Monde a consacré une page à Jane Friedman, PDG de la maison d’édition HarperCollins (30 juillet 2007). La maison américaine était en 1997 sur le déclin et son propriétaire, Rupert Murdoch, a fait appel à cette femme d’expérience pour la redresser. Jane Friedman posa ses conditions : « je ne partageais pas du tout ses orientations politiques conservatrices et je ne saurais travailler sans l’assurance d’une totale intégrité éditoriale ». Engagée, elle montre un flair étonnant pour dénicher les best-sellers, « c’est un pur instinct, on l’a ou on ne l’a pas ». En fondant son travail sur l’innovation, elle a fait grimper les profits d’HarperCollins de 1000% en huit ans. Jane Friedman reste confiante dans l’avenir : « Internet est un outil de rêve pour un éditeur » et HarperCollins a entamé la numérisation de ses publications. « Comment ne pas être optimiste pour la santé de l’industrie du livre ? »

Quelques jours plus tard, c’est Brice Matthieussent qui a été interrogé par Le Monde (1er août 2007). Grand spécialiste de la littérature américaine, ce directeur de collection chez Christian Bourgeois est surtout un traducteur reconnu : il a plus de deux cents traductions à son actif. Brice Matthieussent reconnaît les difficultés inhérentes au travail qui fait glisser une œuvre d’une langue et d’une culture vers une autre. Cela ne se résume pas en un simple passage : « ce que je passe, je le transforme, dit-il. Dans une traduction, ce qui est passé devient une autre marchandise. On nous fait croire qu’il s’agit d’une réplique de l’original mais ce n’est pas vrai, c’est une sorte d’imposture. Entre les deux il y a un silence qui nous échappe ». La traduction est comme une contrefaçon, le traducteur un faussaire. Brice Mathieussent ne se décourage pas pour autant, c’est grâce à lui que les lecteurs français ont découvert des écrivains américains comme Jim Harrison, Paul Bowles et Bret Easton Ellis. Un auteur comme Robert McLiam Wilson, qui était inconnu dans son Irlande natale, s’est fait un nom en France à la faveur de sa traduction. Il s’est même installé à Paris. Enfin, si Brice Matthieussent concède qu’il transforme « la vision de la littérature américaine » en France, il ne se veut aucunement propagateur de la culture américaine : « seule des aventures individuelles d’écrivains m’intéressent ».

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