24 février > Histoire Royaume-Uni > Brian Fagan

Dès son plus jeune âge, l’Homo sapiens côtoie des images animalières : de son doudou à ses premiers livres d’enfants et aux dessins animés. Les bêtes nous sont familières depuis le berceau, depuis le berceau de l’humanité ! Pour preuve : les grottes de Lascaux ou, en Espagne, d’Altamira, peintes il y a 20 000 ans.

Brian Fagan, dans La grande histoire de ce que nous devons aux animaux, nous relate cette immémoriale accointance avec les bêtes, qui débute avec Cro-Magnon chassant les chevaux sauvages en Eurasie vers 25 000 avant J.-C. Mais c’est "Le millénaire historique" qui a bouleversé la face du monde grâce à la domestication de la chèvre, du mouton, du cochon et du bœuf, il y a 12 000 ans. Brian Fagan ajoute au casting d’animaux de la ferme de cette odyssée anthropologique l’âne, le cheval, le chameau. "Ces bêtes ne représentaient pas que de la nourriture, prévient l’auteur, elles étaient une composante de l’environnement quotidien, un élément de statut social, à la fois des outils et des compagnons. Elles tissaient des liens essentiels entre les générations, entre les vivants et les ancêtres vénérés, symboles des rapports de subsistance et d’interdépendance entre les hommes." Ainsi, la déesse chatte, Bastet, incarnation des rayons de soleil, en Egypte, était censée protéger les femmes enceintes, et les poules envahissaient le quotidien de l’Angleterre victorienne. Omnibus hippomobile des années 1820, bêtes de Bakewell, sagace agriculteur de la révolution industrielle, qui sélectionnait les espèces et comprit vite que meat is money, la viande c’est de l’argent. A lire Brian Fagan, on se rappelle que si l’animal est lié au progrès de l’humain, sa mise en péril par une technoscience le méprisant serait outre une catastrophe, la pire des ingratitudes.

S. J. R.

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