Limonov renonce à sa nationalité française

Edouard Limonov

Limonov renonce à sa nationalité française

L'opposant et écrivain russe, fondateur d'un parti national-bolchévique, ultra-nationaliste et néo-stalinien veut se présenter à l'élection présidentielle de mars 2012 en Russie.

Par Vincy Thomas,
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

L'opposant et écrivain russe controversé Edouard Limonov a annoncé lundi renoncer à la nationalité française acquise lors de son exil dans les années 1980, afin de se présenter à l'élection présidentielle de mars 2012 en Russie.

"J'ai l'intention dans les prochains jours de devenir candidat à la présidentielle en Russie, c'est pourquoi mon devoir moral devant le peuple russe, devant les citoyens de Russie, est de faire de la sorte", explique Edouard Limonov dans un communiqué par lequel il annonce renoncer à la nationalité française.

Né le 22 février 1943, Edouard Limonov (de son vrai nom Edouard Savenko) avait obtenu la nationalité française en 1987, après avoir quitté l'URSS et émigré aux Etats-Unis dans les années 1970, puis rejoint la France en 1980.

Le livre Limonov d'Emmanuel Carrère (P.O.L.), lauréat cette année du prix littéraire français Renaudot, est consacré à sa vie sulfureuse. Albin Michel avait réédité quelques uns de ses livres cette année : Journal d'un raté, Le petit salaud et Autoportrait d'un bandit dans son adolescence. Le Dilettante avait republié de son côté Discours d'une grande gueule coiffée d'une casquette de prolo.

Après l'effondrement de l'URSS en 1991, Limonov est revenu en Russie où il a fondé un parti national-bolchévique, ultra-nationaliste et néo-stalinien, interdit en 2007. Il s'est vanté d'avoir combattu aux côtés des Serbes durant la guerre de Bosnie au début des années 1990, et a passé deux ans en prison en Russie pour détention d'armes.

Représentant d'une opposition marginale, il s'est rapproché ces dernières années des opposants libéraux au régime en place en Russie, participant régulièrement à des manifestations interdites. Il a été interpellé à de nombreuses reprises.

Vladimir Poutine, président de 2000 à 2008, et qui avait alors laissé la place à Dmitri Medvedev, prenant celui de Premier ministre, faute de pouvoir effectuer légalement un troisième mandat consécutif, a annoncé en septembre son intention de revenir au Kremlin à la présidentielle de mars.
15.04 2015

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