13 mai > roman Etats-Unis

Natif de l’Ohio, ancien étudiant en médecine reconverti dans l’écriture, Austin Ratner s’est fait un nom dès son premier roman. L’intrigant As-tu jamais rêvé que tu volais ? (Calmann-Lévy, 2013, repris au Livre de poche) marquait son entrée en littérature à travers l’évocation de l’enfance du photographe Philippe Halsman. Le revoici avec un nouvel opus que son éditeur dit "à résonance fortement autobiographique", où il est à nouveau question d’enfance et de rêves.

On y lit les aventures d’Isidore Auberon. Le héros de Ratner a un père juif polonais qui doit son nom aux services de l’immigration d’Ellis Island. Papa, Ezer, est plombier et maçon. Il marmonne des jurons et râle tout haut en yiddish, le genre d’homme à s’énerver et à cogner. Maman, Sophia, a été ouvrière avant d’attraper un cancer à l’estomac et de partir se soigner à l’hôpital à New York.

Isidore, surnommé Izzy, a deux frères. Un aîné, Burt, et un cadet, Dennis, qui eux aussi doivent se protéger des foudres paternelles. Izzy dessine des tanks et des décombres. A Cleveland, il apprend peu à peu "à contourner son père au lieu d’essayer de le changer". A la mort de leur mère, les fils Auberon connaissent les joies d’un foyer d’accueil. Puis Ezer se remarie avec une femme qu’ils appellent "la Garce", ce qui n’arrange rien à leurs affaires.

Epris de liberté, Isidore Auberon doit creuser son propre sillon. A Harvard, il étudie pour devenir médecin. "Jusqu’à quel point faut-il respecter ses rêves ?" demande-t-il à son frère Dennis dans une lettre… Aussi maîtrisé que son prédécesseur, Lost boy montre la cohérence d’Austin Ratner. Sa manière alerte d’empoigner le lecteur et de le questionner sur la paternité et le destin. Al. F.

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