17 avril > Histoire France

Archéologue du bizarre. Ce titre irait bien à Bruno Fuligni. Au moins autant que celui d’historien des curiosités. Bas-fonds parisiens, archives de la police, farfelus de la politique, c’est dans les marges qu’il trouve un sens aux textes du passé. Cette fois, il s’attaque à la géographie et, forcément, ce qui l’intéresse dans les cartes c’est le fond du paquet, celles qu’on retire toujours car on considère qu’elles ne servent à rien pour jouer. A tort évidemment.

Avec une joie communicative, il nous propose donc de visiter ces terres françaises oubliées, ces poussières d’empire, bouts de rocher plus ou moins engloutis, surfaces balayées par les vents et recouvertes de fientes, comme les îles Chesterfield pour lesquelles la IIIe République créa un poste de percepteur pour y taxer le guano ! Le fonctionnaire - un nommé Martin - n’y resta avec son épouse que trois mois…

Chaque destination nous vaut son pesant d’anecdotes sur sa découverte, sur ses aventuriers du dérisoire ou sur les incongruités administratives, comme le fait que l’îlot de Clipperton (11 km2) dispose d’un code postal (98799) mais pas de boîte aux lettres, les fous masqués et autres oiseaux marins ne sachant pas lire.

De l’introuvable île des Démons dans le Pacifique Sud à l’île intermittente Julia au large de la Sicile, en passant par l’île basque de Floreana, Bruno Fuligni nous raconte, carte dépliante fournie à l’appui, ces possessions françaises méconnues qui finissent par constituer le deuxième domaine maritime mondial après celui des Etats-Unis. Des miettes qui ne font pas toujours rêver, mais qui sont stratégiques. Laurent Lemire

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