Première grande rétrospective Peyo chez Artcurial

Planche originale des premiers dessins de Schtroumpfs

Première grande rétrospective Peyo chez Artcurial

L'exposition ouvre le 8 juillet et se terminera le 30 août alors que le film Les Schtroumpfs 3D s'apprête à envahir les écrans.

Par Vincy Thomas,
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

La galerie Artcurial rend hommage au père des Schtroumpfs, Pierre Culliford dit Peyo, en organisant à Paris la première grande rétrospective sur "la vie et l'oeuvre d'un conteur merveilleux" et dessinateur à multiples facettes.

L'exposition, inaugurée hier soir, rassemble plus de 200 planches originales de l'auteur et dessinateur conservées jusqu'à aujourd'hui par sa famille ainsi que des photos, des albums, et quelques objets personnels. Elle se tient au siège d'Artcurial à Paris (8e) jusqu'au 30 août.

Peyo, "Un auteur apolitique", assure l'exposition. Réponse implicite à la récente polémique qui a accusé les Schtroumpfs de sexisme, racisme et totalitarisme (voir actualité du 31 mai).

"Tout le monde connaît les Schtroumpfs, un vrai succès mondial, mais personne ne connaît leur inventeur, dont la vraie passion était d'écrire des histoires. Nous avons voulu rendre hommage à l'homme, un merveilleux conteur, plein d'humour", commente Eric Leroy, commissaire de l'exposition.

Cette dernière retrace, par le biais d'un parcours thématique, la vie d'un homme modeste, plein d'imagination et d'autodérision, né en 1928 et autodidacte. Il disait s'amuser "énormément" en écrivant un scénario et ajoutait : "moi, je dessine mal et ça me permet d'avoir un dessin très simple".

Enfant, Peyo passe plus de temps à noircir les marges de ses cahiers qu'à écouter en classe. Les photos de lui adulte montrent un homme aux yeux clairs, à la petite moustache, au sourire espiègle et d'une grande douceur.

De ses premières planches en 1945 aux dernières aventures des lutins bleus avant sa mort en 1992, on découvre un auteur fasciné par l'univers fantastique du Moyen Age.

"Ce qui le caractérise c'est ce trait simple, ces planches très lisibles, le souci de l'essentiel, de ce qui donne vie et sens au personnage", commente M. Leroy.

"Et l'humour ! Une case, une phrase, de la musique, tout est là", ajoute le commissaire devant les planches du chat Poussy en 1949, sa première publication d'importance dans le quotidien bruxellois Le Soir.

C'est d'ailleurs d'une scène cocasse avec son ami André Franquin qu'est né le nom des Schtroumpfs : lors d'un déjeuner, Peyo lui lança "passe-moi le schtroumpf !" au lieu de "passe-moi le sel!".

Avant les Schtroumpfs, nés en 1958 dans le journal de Spirou, Peyo crée un jeune héros chevaleresque, Johan. Suivront Benoît Brisefer et Jacky et Célestin, des personnages qu'il abandonnera.

En 1954, il adjoint Pirlouit à Johan. Les aventures des deux compagnons, qui se déroulent au Moyen Age, sont très appréciées. C'est dans le neuvième épisode, La flûte à six trous, qu'apparaît le premier Schtroumpf. Il prendra vite son autonomie.

L'exposition d'Artcurial retrace l'évolution de la communauté des petits hommes bleus, l'apparition de la Schtroumpfette - d'abord brune - le "Bébé Schtroumpf" et les aventures du schtroumpf marginal (volant, cosmoschtroumpf, apprenti schtroumpf...).

Elle revient aussi sir le tournant du succès mondial, en 1980, lorsque les studios américains d'Hanna Barbera "investissent 100 millions de dollars pour 272 dessins animés", explique M. Leroy. Les Smurfs "passeront pendant 25 ans sur NBC le samedi matin, rassemblant six à huit millions de téléspectateurs. C'était mieux que Dallas !".

Le film, distribué par Sony, sortira en France le 3 août et continuera de péreniser leur notoriété. La version française a été mise en voix par Lorànt Deutsch et Coeur de pirate.
15.04 2015

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