Les lauréats du prix Galatée entourés des partenaires - Photo Claude Pocobene
Quatre mains, deux voix : le prix Galatée révèle les lauréats de sa première édition
Lundi 16 juin 2025, au Saint James Paris, la première édition du prix Galatée a consacré deux duos d’auteurs : Hervé Deguine et Nitzan Horowitz pour Les Assiégés (Le Cherche Midi), Janis Sahraoui et Tal Madesta pour Révéler mes visages (Harper Collins). Deux textes puissants, deux écritures accordées, pour un prix inédit qui célèbre la littérature à deux voix.
Il fallait oser récompenser ce que le monde des lettres regarde parfois d’un œil circonspect : l’écriture partagée. Avec le prix Galatée, lancé lui-même par le duo formé de l’écrivaine Anna Véronique El Baze et de la journaliste littéraire Karine Papillaud, c’est désormais chose faite.
Duo et témoignage : récits croisés, vérités déployées
À l’ombre du Saint James Paris, château urbain caché au cœur du XVIᵉ arrondissement, la première édition du prix Galatée, seul en France à couronner exclusivement des ouvrages co-écrits, a révélé le 16 juin les deux duos d’auteurs aux plumes parfaitement accordées.
Deux catégories structuraient cette première cuvée : le prix Duo Galatée, dédié aux essais, récits, enquêtes ou textes de recherche, et le prix Témoignage Galatée, qui distingue des œuvres donnant à entendre une vérité intime, incarnée, parfois douloureuse.
Dans la première catégorie, Les Assiégés (Le Cherche Midi), signé par Hervé Deguine et Nitzan Horowitz, s’impose par son intensité factuelle et son écriture à vif. En retraçant heure par heure la fuite de 27 jeunes lors de l’attaque du festival Supernova pour se réfugier dans un abri le long de la bande de Gaza, les auteurs composent un récit d’une précision implacable. Sept survivants, quatre otages, un drame qui hante encore.
Nitzan Horowitz et Hervé Deguine à la remise du prix Duo Galatée- Photo CLAUDE POCOBENE
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À l’autre extrémité du spectre, Révéler mes visages (Harper Collins), écrit par Janis Sahraoui avec Tal Madesta, bouleverse par sa sincérité. Janis, née garçon, y raconte sa transition, l’incompréhension, le harcèlement, et l’amour immense d’une mère disparue. Ce texte, à mi-chemin entre autobiographie et manifeste, révèle une voix trans dans toute sa complexité, avec, en filigrane, la plume attentive et politique de Madesta.
À droite : Janis Sahraoui et Tal Madesta lors de la remise du prix Témoignage Galatée- Photo CLAUDE POCOBENE
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Un jury à l’écoute des voix mêlées
« L’écriture en duo, c’est l’art de mêler deux sensibilités pour faire naître une voix singulière », a rappelé Anna Véronique El Baze, cofondatrice du prix. Une voix que le jury, composé des fondatrices, des écrivains Marc Levy,Éric Giacometti et Fabrice Colin, des comédiennes et autrices Anne Le Nen et Sandrine Quétier, ainsi que de l’éditeur de presse Vincent Jaury, a su entendre avec justesse.
Trophée gravé signé Christofle, montre Festina Swiss Made et parfum Marc-Antoine Barrois : la récompense, elle aussi, se décline en harmonie. Parce qu’à deux, parfois, la littérature va plus loin.
L’avocate nantaise Anne Bouillon vient de remporter le prix Babelio dans la catégorie bande dessinée avec Les femmes ne meurent pas par hasard, éditée chez Steinkis. Spécialisée dans les affaires de violences faites aux femmes, l'autrice avait déjà abordé ces questions dans Affaires de femmes, un premier essai paru chez L’Iconoclaste. Coécrit avec Charlotte Rotman et illustré par Lison Ferné, Les femmes ne meurent pas par hasard revient sur certaines affaires marquantes de sa carrière.
Par
Louise Ageorges
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