« Les bonnes histoires de l’oncle Chris » Dans la série –déjà plébiscitée- qui a commencé avec Doris Lessing, voici un souvenir de Vassilis Alexakis rien que pour vous. A défaut de Nobel l’ami Vassilis vient de recevoir le Grand prix du roman de l’Académie française pour Après J.-C. (Stock). Qui l’eut cru il y a presque quarante ans quand je l’ai rencontré pour la première fois dans les couloirs bien encaustiqués de La Croix ? Je me souviens d’un grand échalas, une sorte de chat noir fuyant le soleil derrière ses grosses lunettes, venant apporter son billet au rédacteur en chef. Ce gamin faisait alors concurrence aux prestigieux Robert Escarpit ( Le Monde ) et André Brincourt ( Le Figaro ). C’était un temps où les quotidiens offraient chaque jour une dizaine de lignes d’humour à leurs lecteurs. Quand on interrompait le pas de souris-girafe de Vassilis, on oubliait son accent grec tellement son humour et sa maîtrise du français nous faisaient hurler de rire. Venu en France pour apprendre le métier de journaliste il l’exerça de deux façons dans le quotidien catholique. Comme billettiste et comme correspondant, on pourrait dire comme « honorable correspondant ». L’armée grecque appela Vassilis à faire son service militaire alors qu’une carrière journalistique s’ouvrait à lui. Problème. Problème d’autant plus cornélien que la Grèce était dirigée alors par des colonels peu suspects de passion pour la démocratie dans le pays qui l’inventa. Autant dire des dictateurs ennemis notamment de la liberté de la presse. Que fit Alexis ? Et bien il répondit à l’appel patriotique. Et à sa vocation professionnelle. C’est ainsi que (pendant deux ans je crois) il fit son service militaire et fournit sous un pseudonyme une chronique du Grec de base, non loin de l’éplucheur de patates qu’aiment tant les adjudants. On imagine les services de l’ « intelligence » ( !) de l’armée grecque pourchasser le correspondant-troufion qui joua là l’un de ses plus beaux tours. De retour à Paris il résista aux sirènes qui l’appelaient dans des rédactions prestigieuses. Eh puis un jour il publia un roman : Le sandwich . Je me souviens de la première phrase, quelque chose comme : « C’est l’histoire d’un homme qui demande un sandwich et tue sa femme ». Puis Les girls du City Boum-Boum . On était fiers. Il nous quitta pour la littérature. Vieille rencontre . « M’sieur ! M’sieur ! Vous pouvez m’acheter une bière ? » Etrange appel dans ce quartier des éditeurs. Je lève la tête et j’aperçois une très vieille femme au premier étage. Une bière… euh oui, mais où ? « Ben chez les Chinois ! » Je découvre entre les boutiques de luxe un resto asiatique. Va pour une Kro ! Elle me fait signe qu’elle descend. Dix minutes après j’aperçois sa silhouette brinquebalante, ses cheveux en bataille. Je lui tends la canette, elle me tend une cigarette. Sur l’épaule . La jeune fille s’endort dans le métro. Quand un jeune cadre s’assoit à côté d’elle –est-ce la chaleur ?- elle laisse sa tête tomber sur l’épaule estudiantine couverte de tweed. Une station, deux, trois. Il voudrait descendre sans la réveiller. Une vieille dame lui fait signe qu’elle va prendre le relais. Il s’en va ; la jeune fille continue à dormir. Sur l’épaule de son aînée au manteau un peu râpeux. « Anna est morte ! » Calée entre la foule et le strapontin inutilisable elle passe le temps en téléphonant. J’ai horreur qu’on utilise le métro comme une cabine téléphonique. Mais elle est discrète : on dirait qu’elle parle sans prononcer le moindre son. Les communications se suivent et se ressemblent jusqu’à un « Quoi ! » plus sonore. Je l’observe : un trouble brouille ses traits, un voile de blancheur recouvre son visage. Elle semble reprendre son souffle avant de refaire un nouveau numéro et soudain, d’un cri, elle s’effondre en larmes : « Anna est morte ». Un passager lui étreint le bras en descendant de la rame de métro à la station Anvers. Sortez couvert ! Chacun se précipite dans la bouche de métro sous la pluie battante. Tous tournent à droite vers le distributeur de billets et autres passe Navigo. Lui part à gauche. Un touriste ! Je ne peux m’empêcher d’attendre le choc dans le mur. Non il met une pièce dans le distributeur, secoue l’appareil. Et repart avec sa capote. Depuis dix ans qu’il est là je n’avais jamais vu personne se servir. *** Revue de blogs Le petit monde des blogs continue. Des naissances, des disparitions, la vie quoi. - Adieu Lhisbei ! Après avoir annoncé une pause elle a annoncé le 30 septembre son arrêt. Elle me remercie de lui avoir fait découvrir James Salter. Reviens j’ai plein d’autres livres à te recommander. http://carnetslecture.canalblog.com/ - Allez Bernard ! Bloggeur belge, ce journaliste économique au Soir qui tient Le blog des livres a été retenu pour un concours allemand de la Deustche Welle. Votez pour lui ! http://www.thebobs.com/index.php?l=fr&s1155503109924847OMDFOOVR-NONE - S’il gagne ce concours allemand on se réjouira et ce Belge sympathique deviendra français après Annie Cordy, Johnny Hallyday, Salvatore Adamo, et d’autres http://www.leblogdeslivres.com/ - Réveillez-vous les trois petits cochons ! Mais qu’arrive-t-il à Dorian, Ripley et Rasti. Il nous ont quitté brutalement sur une musique de Jackie Quartz. Enervés par certains commentaires à leur avant-dernier post. Je me sens coupable moi qui leur proposait un éditeur pour leur éviter quelques fautes d’orthographe (vieille habitude de secrétaire de rédaction et de rédacteur en chef). Allez revenez vous nous manquez ! http://jeresisteatout.over-blog.fr/ - Je l’aurai, je l’aurai ! Une bloggeuse, Krolinh, avait élu David Foenkinos son « auteur-chouchou ». Vexé, j’avais décidé de contre-attaquer. J’ai fait des efforts, des sourires, je lui ai prêté des livres. Le grand jeu. Elle commençait à craquer à son retour de vacances écrivant un post pour dire qu’elle avait trouvé d’autres auteurs chouchous. Et vous savez ce qui est arrivé ? Foenkinos, profitant de la grève d’Air France restait à Paris pour lui envoyer un commentaire charmeur. Blogoboule, ton univers impitoyable… http://krolinh-lectures.blogspot.com/

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