"Ce n'est pas un simple déménagement, c'est le début d'une nouvelle ère", s'émeut le directeur, Filippos Tsimpoglou. Plus de 550 personnes ont travaillé pendant deux ans pour nettoyer, numériser, étiqueter et relocaliser 750000 livres et manuscrits au sein du nouveau centre, installé près du port du Pirée, sur 24 hectares face à la mer et qui comprend aussi l'Opéra national. A cela s’ajoutent les 40000 livres de prêts (dont un quart dans le domaine éducatif) et les 30000 titres de presse des cinq dernières années.
Athènes a été désignée Capitale mondiale du livre cette année et sera la ville d’accueil du congrès de l’IFLA en 2019. La nouvelle bibliothèque en sera le centre névralgique.
Plus de 10 millions d'euros
Il aura fallu huit ans pour concevoir et construire cet élégant ensemble, inauguré en 2016 et devenu un lieu de promenade apprécié des Athéniens, moyennant près de 600 millions d'euros entièrement apportés par la Fondation Stavros Niarchos (FSN), du nom d'un célèbre armateur, l'une des principales organisations philanthropiques du pays.
L'Etat grec a néanmoins apporté une contribution de 5,2 millions d'euros pour les frais liés à la bibliothèque nationale, qui complète une donation de la Fondation de 5 millions d’euros. A lui seul, le déménagement des livres et manuscrits coûte 500000 euros.

"La bibliothèque nationale accueille environ 20000 visiteurs et 21000 lecteurs par an, des chiffres qui devraient être désormais multipliés par dix" grâce au gain d'espace, se réjouit Vasiliki Tsigouni, responsable de la salle de lecture, qui sera agrandie à 400 places.
La nouvelle bibliothèque pourra désormais fournir livres et revues électroniques et, pour la première fois, prêter une sélection d'ouvrages aux lecteurs. Grâce aux fonds de la FSN, sa collection de livres en langues étrangères a pu être renouvelée pour la première fois en vingt ans. Enfin, la nouvelle Bibliothèque nationale pourra également accueillir des expositions.

La bibliothèque nationale abrite le patrimoine culturel écrit de la Grèce: on y trouve des copies rares de textes homériques, des manuscrits vieux de 1200 ans, des cartes, de la musique de l'ère byzantine, des archives révolutionnaires grecques du XIXe siècle ou encore les notes personnelles du poète Dionysios Solomos, auteur de l'hymne national grec. Les ouvrages les plus rares, dont certains remontent au IXe siècle, seront placés dans quatre caveaux climatisés. Certains des trésors les plus anciens ont été légués par des personnalités grecques du XIXe siècle, des monastères ou même des membres de monarchies étrangères.
Au rythme de la production littéraire actuelle, le nouveau bâtiment peut répondre (à nos besoins) pendant 25 ans au moins.Chrysanthi Vassiliadou
Chrysanthi Vassiliadou souligne que tirer un trait sur l'actuelle bibliothèque ne sera pas facile: "Quand elle a commencé à se vider, ça nous a fait mal. Nous avons travaillé là, de nombreuses années. Nous nous identifions au bâtiment." Celui-ci sera restauré pour abriter les archives et servir de lieu événementiel.
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