2 janvier > Roman France

Corentin, 27 ans, est un joli garçon, sensible, charmant, qui fait craquer toutes les filles. Trop, peut-être. D’où sa réputation de dragueur, d’instable, alors que lui ne rêve que du grand amour. Sans le dire ni l’oser. Pas facile avec son boulot : vidéaste de mariage, en tandem avec son parrain Yvan, son presque père, il travaille pas mal, y compris les week-ends. Et il rencontre plein de gens, d’où des opportunités. Aurore, sa dernière copine en date, n’a pas supporté et vient de rompre.

A partir de ce point de départ romanesque habile, Jean-Philippe Blondel va construire une de ces comédies humaines dont lui seul a le secret, et le lecteur suivre Corentin chronologiquement dans ses tribulations nuptiales. Cinq mariages et pas d’enterrement, plus, à la fin, une surprise : ce vieux loup solitaire d’Yvan succombant lui-même sous les flèches de Cupidon.

Auparavant, les deux compères auront accompagné le mariage triste de Christophe et Aline, qui n’ira pas loin, celui de Laurence et Laurent, qui ne durera guère, celui de Fanny et Lise, "un joyeux bordel" en pleines manifs anti-"mariage gay", celui d’Anne et Luc, à la demande de leurs enfants trentenaires, celui d’Angélique et Sébastien, "raciste sur les bords", qui s’achèvera dans un orage d’apocalypse. Et Corentin filme et filme, comme il filme ses amis, sa famille, se confiant face à sa caméra, voire lui assénant ses quatre vérités. Car, dans la vie, peut-on se contenter d’être témoin du bonheur ou du malheur des autres ? Ou bien ne faut-il pas, à un moment, se jeter à l’eau, prendre des risques, en un mot exister ? C’est la leçon que lui fait son père, Pascal, dans une scène très émouvante, qui va pousser le grand garçon à changer sa vie, monter à Paris, et, peut-être, saisir l’amour qui passe.

Comme toujours chez Blondel, c’est réussi, drôle et tendre, faussement léger, vraiment profond. J.-C. P.

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