11 octobre > roman France > Alexandre Jardin

Dans la famille Jardin, on a déjà eu droit au père, l’écrivain et scénariste Pascal Jardin - mort prématurément - ou au grand-père, Jean Jardin, directeur de cabinet de Laval. Cette fois, Alexandre rajoute une pièce maîtresse à son tableau familial : sa mère. Une personnalité essentielle pour saisir l’œuvre et le caractère original du romancier. "Tu m’as fait ainsi : altruiste et guerrier, gentil et radical, incapable de mener une vie minuscule."

D’habitude, les auteurs attendent la mort de leurs parents pour s’attaquer à un tel monument, mais Alexandre Jardin devance le destin en composant une lettre sobre, intime, fantasque et tendre à celle qu’il nomme rarement "maman". Et pour cause, cette femme inclassable ne peut se résumer à un seul mot. Fanou Sauvage porte à merveille son nom de jeune fille. Rebelle à souhait, elle refuse de se laisser enfermer dans les conventions. "Tu seras fiction, retouchant sans cesse ton personnage." Celui d’une muse, qui fait cohabiter ses enfants et tous ses amants (par exemple Claude Sautet) sous le même toit.

Pas évident de saisir une mère atypique, peu encline à la parole. C’est dans l’encrier de ce silence qu’est née sa plume. Thérapeute, cette femme audacieuse prône l’indépendance et l’intégrité. Alexandre a hérité de son "goût immodéré de la liberté. J’ai appris que vivre c’est s’exposer." Après sa candidature à la présidentielle, il revient à sa "politique de fond", son association Lire et faire lire. Le lancement de la nouvelle campagne, à l’Académie française, coïncide avec celui du roman. K. E.

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