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Y a-t-il trop de « mooks » ?

Y a-t-il trop de « mooks » ?

Dans le sillage de XXI puis de 6 Mois, sont apparues Uzbek et Rica, Schnok, Feuilleton, Ravages, We demain, France Culture papiers... Entre le livre et le magazine, ces revues prolifèrent en librairie et toutes n'ont pas le même succès que l'original. Témoignages de libraires.

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avec Créé le 05.12.2014 à 14h06

"C'est plutôt bien qu'il y en ait autant, même s'il y aura des morts (il y en a déjà). Cela fait longtemps que nous vendons des revues et les clients sont très attentifs à cette nouvelle offre : XXI évidemment, France culture papiers, qui a suscité un fort engouement. Cela ne me gêne pas qu'elles se multiplient, dans la mesure où il y a en général un parti pris de qualité, du moins dans les premiers numéros. Ça marque aussi des engagements, une revitalisation de la pensée multiple."

Sylvie Bernabé, Quai des brumes à Strasbourg.

UN PUBLIC COMPLÉMENTAIRE

"Nous nous sommes adaptés et avons créé un espace pour les revues. Le chiffre d'affaires augmente, mais il repose sur deux poids lourds, XXI et 6 Mois. Et, dans une moindre mesure, Le Tigre, parfois Schnock et Feuilleton. France Culture papiers a fait un bon démarrage, mais il a vite été très difficile de se réapprovisionner. En dehors de ces titres, les ventes restent anecdotiques. Il y a une vraie dynamique et l'offre touche un public complémentaire et nouveau : des gens qui lisaient des romans courts, d'autres qui venaient surtout pour les BD. J'ai l'impression que c'est une porte d'entrée dans la lecture qui fait moins peur que les livres."

Robert Roth, Au moulin des lettres à Epinal

LE PROBLÈME DES NICHES

"Comme toutes les niches - et on l'a vu avec les petits livres à 2,90 euros dans le pratique -, quand quelque chose marche, tous les autres s'y mettent. Il y a du bon et du mauvais. Certaines sont complémentaires, il y en a de très originales et décalées. C'est un vrai apport, quelque chose de différent. Mais d'autres sont faites à la va-vite avec des intervenants qui n'ont rien à raconter, on ne comprend pas le propos ni l'intérêt de l'éditeur, à part faire la même chose que ses collègues..."

Nicolas Géraud, librairie Marbot à Périgueux.

L'OBJET ET LE CONTENU ONT PRIS UNE VALEUR

"Ça apporte un souffle d'air, une réflexion plus approfondie. Mais il est déstabilisant d'en voir arriver de plus en plus sans savoir comment les présenter. Nous leur avons réservé un meuble en sciences humaines, ça dynamise le rayon. Les principales revues sont à la caisse. L'objet et le contenu ont pris une valeur : c'est du fonds, je n'hésite pas à les conseiller, et c'est même devenu un cadeau à offrir. Elles fonctionnent très bien dans les librairies plutôt citadines, branchées littérature et sciences humaines, mais moins dans les zones plus rurales."

Maya Flandin, Vivement dimanche à Lyon.

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