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Yann Valade, de L’atelier idéal: “Les Misérables sont toujours d’actualité”

Le squat La Chapelle, à Toulouse, lors d'une lecture intégrale de "Don Quichotte" en 2005.

Yann Valade, de L’atelier idéal: “Les Misérables sont toujours d’actualité”

Du vendredi 8 au dimanche 10 novembre, plus de deux cents personnes se relaieront pour lire Les Misérables de Victor Hugo, dans un squat toulousain.

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Par Souen Léger,
Créé le 06.11.2013 à 19h02

Depuis vingt ans, l’association L’atelier idéal gère La Chapelle, le plus vieux squat toulousain. La ville de Toulouse est propriétaire du lieu et ses occupants –toujours dans l'illégalité– réclament aujourd'hui un bail immobilier de très longue durée.
 
Pour démontrer la pertinence et le poids de son projet, l’association organise, du vendredi 8 au dimanche 10 novembre, une lecture marathon des Misérables de Victor Hugo. Un texte qui est toujours d’actualité selon Yann Valade, membre de l’association depuis quinze ans.
 
Livres Hebdo : Pourquoi avoir choisi Les Misérables de Victor Hugo pour cette lecture non-stop ?
 
Yann Valade : Parce que c’est un livre qui est toujours d’actualité et qui aborde des thématiques chères à l’association: l’enfermement carcéral, la situation des SDF, la distinction entre «légalité» et «légitimité», l’accès à l’éducation. Nous avons eu envie de voir ce que ce roman du XIXe siècle nous dit sur notre époque.
 
LH : Comment va se dérouler l’événement?
 
Y.V : Il va s’étendre sur quarante-huit heures. La lecture intégrale aurait requis soixante-huit heures. Nous avons donc gardé les chapitres dans lesquels l’auteur développe un point de vue social ou politique, puis chacun de ces passages a été confié à des collectifs et à des militants. Ils auront ensuite dix minutes pour commenter le sujet qui est au cœur de l’extrait.
 
LH : Pouvez-vous nous présenter l’un de vos lecteurs ?
 
Y.V : Le journal L’Envolée, par exemple, qui publie des lettres de prisonniers, lira un chapitre qui dénonce la prison. On peut aussi citer l’association Goutte de vie, qui accompagne les gens de la rue lors de leur décès et qui récitera le passage sur la mort de Fantine, la mère de Cosette.
Au total, on attend deux cents à deux cent cinquante lecteurs! Des musiciens, des comédiens, des plasticiens… Certains danseront les passages, d’autres les déclameront en langue étrangère: chacun propose sa propre fantaisie pour maintenir l’attention du public.
 

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