Frédéric Mitterrand manifeste son soutien à la librairie

Frédéric Mitterrand aux Rencontres nationales de la librairie le 16 mai © Olivier Dion

Frédéric Mitterrand manifeste son soutien à la librairie

Lors de la seconde journée des Rencontres nationales de la librairie, à Lyon, le ministre de la Culture a appelé les éditeurs à mieux rémunérer le travail qualitatif des libraires.

Par Fabrice Piault
avec fp, à Lyon Créé le 15.04.2015 à 23h36

“J'aime la librairie, j'aime les libraires”, s'est exclamé Frédéric Mitterrand, mardi 16 mai à Lyon lors de la seconde journée des Rencontres nationales de la librairie. Dans un discours de plus d'une heure, il a estimé que leur rôle n'était “pas assez reconnu et valorisé” alors que “si le réseau de libraires est menacé, c'est une partie essentielle de l'édition de création qui se trouverait fragilisée”.

Saluant l'initiative “particulièrement salutaire” des rencontres organisées par le Syndicat de la librairie française et la fédération Libraires en région, le ministre de la Culture a reconnu que “les motifs d'inquiétude [de la profession] sont aujourd'hui nombreux”, estimant que l'étude Xerfi sur la dégradation de la rentabilité de la librairie présentée le matin même (voir LH 865, du 13.5.11, pp. 14-15) “doit constituer un signal d'alarme”.

“La loi sur le prix du livre reste plus que jamais nécessaire, mais elle ne suffit plus tout à fait toute seule”,
a souligné Frédéric Mitterrand, appelant de ses voeux “un plan d'action mobilisant tous les acteurs concernés”, pour lequel il a lancé des pistes sans pour autant annoncer de mesures concrètes.

Le ministre de la Culture a appelé simultanément les libraires à “s'organiser en approfondissant leurs initiatives de mutualisation” dont le portail 1001libraires.com, et les éditeurs à “donner des consignes à leurs services de diffusion” pour mieux prendre en compte dans leurs remises le travail qualitatif des libraires. “La loi du 10 août 1981 donne un grand pouvoir à l'éditeur [...], le détaillant dépend de la remise que lui accorde le diffuseur”, a-t-il pointé.

Rappelant les efforts déjà consentis par l'Etat en faveur de la librairie et plus largement de la chaîne du livre (taux de TVA réduit, subventions, loi sur le prix unique du livre numérique, etc.), Frédéric Mitterrand a jugé nécessaire “d'affermir les dispositions existantes pour les achats des collectivités publiques [...], qui se concentrent au détriment des librairies locales”, et indiqué qu'il avait “demandé à ses services des initiatives pour favoriser les réponses des libraires locaux aux appels d'offres”.

“La révolution numérique fait naître un besoin de médiation voire d'intervention de l'Etat”, a également reconnu le ministre, qui souhaite qu'une discussion entre éditeurs et libraires soit “réactivée rapidement”. “Peut-être faudra-t-il nommer un médiateur”, a-t-il envisagé.

Frédéric Mitterrand entend enfin élargir le dispositif du label LIR (“Librairies indépendantes de référence”) en assouplissant ses critères d'attribution, obtenir une “inflexion” des charges sociales des librairies labellisées et développer les aides aux librairies des villes petites et moyennes “dans le cadre de contrats de progrès signés avec les régions”.

15.04 2015

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