31 communes labellisées «Ville/Village en poésie»

A gauche Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des poètes, et au pupitre, Marie-Christine Blandin, sénatrice (LesVerts)

31 communes labellisées «Ville/Village en poésie»

Créé par le Printemps des poètes, qui réclame toujours le versement de la part manquante de la subvention du ministère de l'Education nationale, ce label distingue des communes valorisant la poésie.

Par Catherine Andreucci,
avec ca Créé le 04.11.2013 à 11h46

Onze villes, dix-sept villages et trois communautés de communes ont obtenu le label «Ville en poésie» ou «Village en poésie», instauré il y a un an par le Printemps des poètes afin de «prendre en compte et saluer l'effort des équipes municipales qui ont accompagné [son] action».
Cette initiative qui distingue des communes oeuvrant en faveur de la poésie a été présentée officiellement lundi 14 janvier dans les locaux du Sénat, à l'invitation du sénateur Jean-Pierre Sueur (PS), devant une soixantaine d'élus, de poètes et de responsables de structures valorisant la poésie.
Du prix des Découvreurs organisé auprès des lycéens à Boulogne-sur-Mer à la Maison de la poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, en passant par des rues au nom de poètes ou la mise en avant de la poésie dans les établissements scolaires à Saint-Brice-en-Coglès... Les initiatives sont variées.

Pour prétendre au label, les communes doivent répondre à au moins cinq des quinze critères qui ont été établis, parmi lesquels la participation à la manifestation Printemps des poètes en mars, l'affichage pérenne de poésie, la création d'un «promenoir poétique», l'instauration d'une résidence de poète, des projets poétiques dans les établissements scolaires, l'action de favoriser des fonds de poésie dans les bibliothèques, ou encore le fait d'offrir un livre de poésie à chaque mariage et à chaque naissance...

"j'espère qu'on sera entendus"

«Le label permet d'inscrire dans la politique culturelle d'une cité un engagement durable pour la poésie», a souligné Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des poètes, qui s'est livré à un vibrant plaidoyer en faveur de la poésie et de sa place dans la cité. Un discours qui résonne comme un appel aux politiques, alors que le Printemps des poètes souffre du non-versement d'une partie de la subvention de 2012 par le ministère de l'Education nationale (le ministère de la Culture, principal financeur, a maintenu sa subvention). «Je sais que le Printemps des poètes tire le diable par la queue parce que le ministère de l'Education, dans le grand ménage qu'a imposé Bercy, a eu peu d'égards pour votre association», a d'ailleurs rappelé la sénatrice Marie-Christine Blandin (Europe Ecologie-Les Verts), présidente de la commission Culture, éducation et communication du Sénat. D'autres personnalités politiques comme Catherine Tasca, ancienne ministre de la Culture, ou Jack Ralite, ancien ministre et ancien maire d'Aubervilliers, étaient d'ailleurs présentes aux côtés de poètes comme Jacques Roubaud ou Yvon Le Men.

«Nous sommes toujours dans une situation critique, c'est le statu quo, a expliqué Jean-Pierre Siméon à Livres Hebdo. Nous avons essayé de comprimer au maximum, mais nous commençons l'année en déficit et nous n'avons plus de fonds de réserve. Finalement, 110 000 euros ont été versés par le ministère de l'Education nationale sur les 160 000 prévus. Nous avons de la trésorerie grâce au Centre national du livre, qui a anticipé son versement de la subvention de 2013. On s'en sortira si l'Education nationale revient à sa subvention de 160 000 euros. Nous avons tellement mobilisé, nous avons eu tellement de soutiens que j'espère qu'on sera entendus. La manifestation, elle, aura bien lieu. Le manque concerne le centre de ressources, mais c'est le fondement de tout.»

La 15e édition du Printemps des poètes se déroulera du 9 au 24 mars, sur le thème «Les voix du poème».

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