Gestion

4 manières alternatives de diriger une librairie

L'équipe de La Musardine a opté pour une Société coopérative de production (Scop). - Photo © ANNE HAUTECOEUR

4 manières alternatives de diriger une librairie

La librairie c'est aussi de la gestion. Diriger ce commerce pas comme les autres peut se faire à plusieurs, en coopératives, avec des investisseurs extérieurs ou tout simplement en sollicitant ses clients.

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Par Cécilia Lacour
Créé le 01.09.2021 à 20h14

Diriger son enseigne à plusieurs, que ce soit en famille, entre amis ou entre anciens collègues. Cette formule permet de partager l'investissement et le risque financier de la création ou la reprise d'une librairie, mais aussi d'obtenir des meilleures conditions de travail avec des horaires potentiellement plus flexibles. Par ailleurs, la gestion à plusieurs permet de « partager la charge émotionnelle liée à la création de l'entreprise et la richesse de pouvoir échanger avec une autre personne qui apporte un autre point de vue et d'autres expériences », assure Solveig Touzé, cofondatrice avec Ayla Saura de La Nuit des temps, à Rennes.

 

Opter pour une Société coopérative de production (Scop) au sein de laquelle les salariés sont tenus de détenir au moins 51 % du capital de librairie et 65 % des droits de vote. Les Scop consacrent en moyenne 40 à 45 % de leurs bénéfices aux réserves de l'enseigne, selon la Confédération générale des Scop. Cette formule a notamment séduit Les Volcans (Clermont-Ferrand), dont la success-story perdure depuis 2014, et plus récemment La Musardine et Les Mots à la bouche, situées dans le 11e arrondissement de Paris.

 

Faire entrer au capital de la librairie des investisseurs extérieurs, qu'ils soient des associations, des collectivités locales ou encore des particuliers, à travers une Société coopérative d'intérêts collectifs (Scic). Les coopérateurs non salariés peuvent détenir la majorité du capital. S'ils participent aux prises de décision, ils peuvent aussi aider les libraires dans la gestion concrète de l'entreprise, l'animation ou encore sa communication. Au moins 57,5 % des bénéfices doivent chaque année consolider les réserves de l'entreprise, selon la Confédération générale des Scop. Après L'Hirondaine (Firminy), ayant adopté ce statut en 2015, plusieurs enseignes ont depuis sauté le pas comme Points communs (Villejuif), Plume & Image (Tonnerre) ou L'Etabli des mots (Rennes), créée en septembre 2020 par les Editions du commun, la librairie associative Des idées et des livres et la conciergerie de quartier Au p'tit Blosneur.

 

S'appuyer sur des associations de clients pour donner un coup de pouce financier ou un coup de main dans l'organisation des animations. Ces structures présentent l'avantage de fédérer et impliquer les habitants dans la vie de la librairie. Les compagnons de l'Impromptu participent par exemple au financement du prix littéraire de cette enseigne parisienne, ses clubs de lecture ou encore son festival. En contrepartie, les lecteurs adhérents reçoivent un livre surprise offert lors de leur souscription, un goodies et peuvent participer au vote du prix littéraire ou encore assister aux clubs de lecture. Ces associations se mobilisent aussi pour la vie de l'établissement. En novembre dernier, l'association Le Poulpe, qui soutient la librairie Le Temps qu'il fait (Mellionnec) depuis quatre ans, a envoyé un courrier au préfet des Côtes-d'Armor, faisant part de son incompréhension face à la fermeture de l'enseigne, alors jugée « commerce non essentiel », et demandant ainsi sa réouverture.

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