11 avril > Document France > Pascale de Langautier et Inès de Warren

Un demi-siècle nous sépare de Mai 68, comme à cette époque cinquante ans séparaient cette "révolution" qui débuta à Nanterre de l’Armistice. En 1918, les suffragettes en Grande-Bretagne militaient encore: elles n’obtiendront le droit de vote qu’en 1928. En France, il aura fallu attendre la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour que les femmes votent pour la première fois le 29 avril 1945! 1968-2018: le bilan, d’un point de vue féminin, c’est ce que propose ce recueil de textes de femmes: intellectuelles, artistes ou scientifiques (Elisabeth de Fontenay, Antoinette Fouque, Julia Kristeva, Annette Messager, Bulle Ogier, Coline Serreau)… Femmes et filles. Mai 68 (L’Herne), sous la houlette de Pascale de Langautier et Inès de Warren, qui préviennent que "chacune a eu son mai 68 et en garde une empreinte plus ou moins forte, mais aucune n’a oublié le souffle de ce mois de Mai, le vent de liberté". L’évaluation de ces événements est difficile, car, selon l’historienne Michelle Perrot, "on a du mal aujourd’hui encore à mesurer la portée, tant les conflits idéologiques demeurent vivants". En effet, si pour Hélène Cixous "68 fait encore jaillir des étincelles dorées", pour la philosophe antimarxiste Chantal Delsol, tout cela n’aura été que "le dévergondage de la conscience". Catherine Millet regrette que les jeunes de maintenant, plus conformistes, ne soient plus ce qu’ils/elles avaient été. Quant à Ghislaine Ottenheimer, la journaliste-écrivaine constate que "l’élection d’Emmanuel Macron marque la fin de l’épopée soixante-huitarde". Il en a définitivement tourné la page, et pour cause: il n’y était pas inscrit. S. J. R.

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