Roman/Royaume-Uni 7 mars Shaun Levin

L'idée de départ de cette autofiction avait de quoi nous réjouir. Comment le narrateur, un cuisinier gay londonien vieillissant, utilise son don de pâtissier pour retenir son jeune et bel amant, Martin, bi, en couple avec une Helen qu'il n'entend pas quitter, et par ailleurs infidèle. Entre deux scènes de baise torride, il lui mijote des cookies, gâteaux à la noix de coco, cakes aux canneberges, raisins secs et cognac, et autres meringues. Il publie même ses recettes, commentées non sans humour. Tout cela aurait pu donner une simple comédie british à la Stephen Frears, avec son petit côté décalé (l'un est juif et introverti, l'autre goy, métis et plutôt cool). Trop évident, sans doute.

Du coup, Shaun Levin a glissé dans son récit des chapitres introspectifs, des épisodes sans lien apparent avec l'intrigue principale. Le fil se perd un peu, jusqu'à ce que le narrateur, à la fois jaloux et désinvolte, raconte sa rupture avec Martin, par « essoufflement » de leur relation. Et non indigestion. Même les meilleures nourritures terrestres ont une fin. Et la chère, après la chair, entre eux, était devenue triste. Encore une histoire d'amour qui finit mal.

Shaun Levin
Sept petites douceurs - Traduit de l’anglais (États-Unis) par Etienne Gomez
L’Antilope
Tirage: 3 000 EX.
Prix: 18 euros ; 160 p.
ISBN: 979-10-95360-86-5

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