8 novembre > Archéologie France > Catherine Balmelle et Jean-Pierre Darmon

Si les curieux de la civilisation antique connaissent les sites étrangers où les artisans, romains ou autochtones, ont réalisé les plus spectaculaires des mosaïques, en Afrique du Nord notamment, à Pompéi ou en Sicile (Piazza Armerina, par exemple), ils sont moins nombreux à savoir la richesse exceptionnelle du patrimoine gaulois dans cette discipline fondamentale de l’art romain. Deux spécialistes, Catherine Balmelle et Jean-Pierre Darmon, directeurs de recherche au CNRS, ont donc décidé de consacrer un livre somme, à la fois érudit et accessible, à "notre" art de la mosaïque.

En bons pédagogues, ils délimitent l’aire géographique dont ils traitent : les Gaules. A savoir, outre l’Hexagone actuel, dont le sud (Narbonnaise, Aquitaine, Lyonnaise) avait été romanisé de longue date, bien avant Jules César, mais aussi les provinces de Belgique, d’Helvétie, de Germanie (capitale Trèves, riche en mosaïques), qui faisaient partie du même vaste espace ethnique et culturel. Ils rappellent ensuite que, pour les architectes antiques, la mosaïque de pavement appartient à un ensemble, comme les thermes, ou les villae de riches patriciens. Ils déroulent enfin une chronologie par grandes périodes, qui court sur un millénaire environ, du IVe siècle avant J.-C. au VIe siècle après J.-C. Avec un apogée à l’époque impériale, où l’extrême finesse du travail des mosaïstes, le raffinement des motifs, la richesse de leur inspiration font merveille.

Une belle redécouverte, qui donne envie d’aller voir les mosaïques de Saint-Romain-en-Gal, de Glanum, de Nîmes, ou, trouvaille toute récente, d’Uzès. J.-C. P.

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