Essai/Allemagne 3 janvier Georg Simmel

De moyen, l'argent est devenu une fin. La chose nous semble évidente aujourd'hui dans le contexte d'une économie mondiale convertie au libéralisme quelquefois ultra. Sauf que le philosophe allemand Georg Simmel (1858-1918) avait déjà envisagé cette transition à la fin du XIXe siècle, notamment dans une conférence intitulée « Sur la psychologie de l'argent » (1889), inédite en français, et qui fournit de nombreux exemples concrets sur les relations pathologiques qui s'instaurent autour de cette promesse illusoire du bonheur : « Tout autant que Dieu sous la forme de la croyance, l'argent est sous la forme du concret l'abstraction la plus élevée à laquelle se soit hissée la raison pratique. » Ce petit volume propose également un article inédit de 1896, « L'argent dans la culture moderne », lui aussi très éclairant pour un examen plus sociologique de cette « joie de posséder un maximum de choses dont on ne profite nullement ». Ces deux textes fondamentaux d'une grande clarté résument parfaitement l'analyse de ce penseur original et précurseur. Ils offrent de surcroît une alternative précieuse aux lecteurs qui seraient intimidés par les 600 pages touffues de sa Philosophie de l'argent (Puf, 1987).

Georg Simmel
Psychologie de l’argent - Traduit de l’allemand par Alain Deneault
Allia
Tirage: 2 500 ex.
Prix: 7 euros ; 80 p.
ISBN: 979-10-304-1026-6

Les dernières
actualités