Essai/France 4 septembre Cristina Cattaneo

Reconnaître, c'est redonner un nom. En l'occurrence, il s'agit ici de redonner une vie à ces milliers de naufragés en Méditerranée qui ont risqué la traversée pour essayer de s'en sortir. Mais la reconnaissance, c'est aussi celle que l'on doit à Cristina Cattaneo pour son travail de médecin légiste. Après chaque catastrophe, elle intervient avec son laboratoire pour tirer de ces « body bags » une existence. C'est elle qui a révélé l'histoire du jeune Malien de 14 ans noyé au large de la Libye avec sur lui son bulletin scolaire. Des tragédies comme celle-là, il y en a plein dans ce livre choc qui apporte un peu d'espérance dans un océan de morts, ces morts qui en disent tant sur les vivants que nous sommes. Sans pathos, elle décrit avec une sensibilité contrôlée cette course contre la montre pour que ces trépassés ne soient pas ensevelis sans noms. Devant l'ampleur de la tâche, un collègue lui demande : « Mais est-on sûr de pouvoir faire quelque chose ? » La réponse positive est dans ce témoignage édifiant dont les droits issus de la vente seront reversés pour soutenir les activités humanitaires du Labanof (Laboratoire d'anthropologie et d'odontologie forensique) de l'Università degli Studi di Milano.
 

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