Avec ses grands espaces ouverts, son mobilier de bois clair, ses étagères sur mesure intégrées aux murs, la nouvelle médiathèque de Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine, qui ouvrira ses portes le 3 février, évoque les établissements d’Europe du Nord qui inspirent beaucoup les professionnels français depuis plusieurs années. Mais dans ce beau bâtiment de 1 780 m2 sur deux niveaux signé par l’architecte Pascale Guédot, ce n’est pas seulement l’aménagement intérieur mais tout le projet d’établissement qui emprunte aux bibliothèques nordiques.
A son arrivée, le jeune directeur de la bibliothèque, Cyrille Lemaître, a proposé à son équipe une organisation transversale par grandes missions thématiques. L’automatisation complète des prêts et retours a permis de réorienter les agents sur des fonctions à valeur ajoutée telles que le conseil et l’animation. L’objectif est de consacrer 60 % du temps de travail au service public et 40 % aux tâches internes.
La médiathèque est largement ouverte, 32 heures par semaine, quand la moyenne nationale s’établit à 26 heures hebdomadaires pour les villes de 20 000 habitants comme Bourg-la-Reine.
La politique documentaire a été également entièrement revue. Les collections, vieillissantes, ont été rajeunies et allégées pour passer de 90 000 à 65 000 documents.
Prenant en compte le contexte global d’austérité, le directeur a de lui-même enlevé 20 000 euros sur le budget d’acquisition qui s’établit à 47 000 euros pour 2015. "Nous avons beaucoup travaillé sur les collections. Cette année, notre priorité sera de faire découvrir ce lieu et de le faire vivre", explique le directeur.
Autre objectif affiché : tripler le nombre d’inscrits, qui représente pour l’instant 13,5 % de la population. Mais le principal défi sera sans doute de convaincre les habitants des quartiers populaires que la bibliothèque, jusqu’alors fréquentée en majorité par les classes moyennes et aisées de la ville, leur est aussi destinée.
Véronique Heurtematte
