13 SEPTEMBRE - ROMAN Etats-Unis

Michael Zadoorian- Photo JHON ROE/FLEUVE NOIR

Originaire de Detroit, Michael Zadoorian est journaliste dans la presse littéraire. Il vit avec sa famille à Ferndale, Michigan. Son premier roman traduit en français, Le cherche-bonheur, publié au Fleuve noir en 2010, s'était déjà fait remarquer par son humour, son côté tendre et positif, très américain - dans le bon sens du terme. Avec La boutique de la seconde chance, il poursuit dans la même veine, choisissant un personnage, Richard, dit Chiffonnier ou Chiffo, brocanteur de son état, et un thème, la quête de la vie à travers des objets du passé, à la fois originaux, sensibles, et qui lui permettent toutes les fantaisies.

Chiffo, donc, est célibataire, et il exerce son métier de brocanteur, une authentique vocation, dans un coin tranquille de Detroit. Il vend peu, mais s'en moque. C'est un rêveur pour qui tous les objets ont bien sûr une âme. Son truc, à lui, c'est chiner, courir les ventes et les successions pour trouver de nouveaux coups de coeur.

Seule ombre au tableau : sa mère, veuve, avec qui les rapports ont toujours été difficiles mais qu'il aime vraiment, est en train de mourir à l'hôpital. Une fois qu'elle est partie, Chiffo se retrouve avec sa soeur Linda, laquelle souhaiterait bazarder la maison familiale et tout ce qu'elle contient. Horrifié, il obtient un délai de deux semaines pour tout fouiller, estimer, garder ce qui l'intéresse. Il devient le brocanteur de ses propres "antiquailles personnelles" et va subir un deuxième choc : certains objets lui dévoilent sur ses parents des secrets qu'il n'aurait jamais soupçonnés. Ainsi, ces appareils photo et les clichés pris avec, superbes, par son père, qui avait dû refouler son rêve de devenir photographe : tous les magazines, sauf un, une seule fois, ont refusé ses photos. Il a fini par abandonner, et n'en a jamais parlé. Cette partie du roman, sur la découverte post mortem des êtres qui nous furent les plus chers et qu'on s'aperçoit n'avoir pas vraiment connus, est sensible, émouvante et mélancolique.

Plus tonique, en revanche, la rencontre avec Theresa, une Mexicaine aux yeux charbonneux versée dans la fripe, qui pousse un jour la porte de Chiffo, puis celui-ci dans ses retranchements. On se doute bien qu'une love story va naître entre eux, mais riche en péripéties.

Cette Boutique de la seconde chance, à l'image du magasin du héros, est un bric-à-brac sympathique, un peu encombré, où l'on aime à se perdre, à flâner. Une jolie réussite.

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