Vous n'êtes pas un garçon ? Ce n'est pas grave. Vous n'êtes pas non plus né à Paris en 1973. Vous n'avez jamais vu Un monde sans pitié et jamais manipulé un Rubik's Cube. Vous n'avez pas grandi dans une famille qui a failli être entièrement exterminée. Vous n'êtes pas le fils aîné de « juifs laïcs épris de la France des lumières et de droits de l'homme ». Votre père n'était pas ingénieur ni votre mère prof de lettres classiques. Vous n'avez pas fait allemand première langue au collège, une terminale scientifique au lycée Henri-IV... Personne n'est parfait. Mais il y a néanmoins toutes les chances que les émouvantes archives, souvent très intimes, réunies par Ivan Jablonka pour composer Un garçon comme vous et moi - on pense inévitablement à Annie Ernaux ou à Camille Laurens -, vous parlent. Parce qu'on en a tous connu des Cloé, des Benoît et des Yann. Ou des fantômes qui leur ressemblent. Qu'on a tous été formés et déformés à cette école-là.

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