Mes amis, je vous écris depuis ma chambre d’hôtel de Prague, où je me réveille en regardant Télématin. C’est souvent à l’étranger que je regarde le plus la télé française. Mais, terrible injustice, l’inverse n’est pas valable : à Paris, je ne me réveille pas avec la télé tchèque. À Paris, je me réveille avec Jean-Pierre Elkabach (soudain, je relis cette phrase d’une autre manière : ah horreur !). La culture française est partout, et je suis un de ces petits missionnaires. J’étais invité par le bureau du livre (dirigé par la parfaite Ina Pouant qui travaille aussi bien qu’elle marche vite, et qui repère dans les rues des boutiques et des adresses en disant « c’est bon à savoir. »). Le but de l’invitation : faire une série de conférences, et de rencontres avec des étudiants en français ou en traduction. Je suis venu aussi sur place pour tenter de comprendre un étrange phénomène : mais pourquoi ne suis-je pas encore traduit en tchèque ? Comment se fait-il qu’ils résistent autant à la pensée foenkinosienne ? La Roumanie, la Pologne, la Bulgarie, la Russie, la Hongrie, et bien sûr l’Allemagne, où je suis même en disque, ont été conquis par ma plume fougueuse. Je les ai encerclés mais toujours rien ! Alors que se passe t-il ? Seraient-ils les Astérix de mon œuvre ? Culture française : après une longue journée, je m’apprêtais à reprendre le train, épuisé. J’ai demandé à aller acheter un DVD et j’ai trouvé… La chèvre ! Quel bonheur de voir ce film dans un train tchèque. Comme dans de nombreux pays de l’ex-Urss, Pierre Richard est une énorme star ici. Hier soir, dans un cinéma, il y avait même une nuit Pierre Richard. Je me demande si on peut faire plus romantique que d’aller voir une nuit consacrée à Pierre Richard à Prague. Mais je suis rentré me coucher, et j’ai vu l’émission de Laurent Ruquier avec Stone et Charden (peut-on faire moins romantique ?). À côté de Pierre Richard, Milan Kundera n’est rien. J’ai souvent pensé à Kundera pendant cette semaine, notamment quand j’étais en voiture, à travers la campagne enneigée de la Bohème, je repensai aux scènes de « L’insoutenable légèreté de l’être ». J’ai appris que ce roman venait seulement de sortir ici. Ici, Milan Kundera ne suscite pas que de l’admiration, mais je serais bien ridicule de tenter de résumer en quelques lignes le rapport entre Kundera et son pays. Aujourd’hui, je suis au calme. J’ai tellement parlé toute la semaine que ma voix est blanche comme un Malevitch sous la neige. Je voulais aller voir le musée Kafka, mais finalement je préfère faire mon Kafka, et rester dans ma chambre. Qui sait ? Je vais peut-être aller manger mes œufs brouillés à quatre pattes. Tiens, je ne l’ai encore jamais fait, mais je vais profiter de mon blog pour annoncer quelques signatures à Paris ; si jamais vous passez par là, et que vous voulez voir votre serviteur !… Jeudi 29 novembre : Au Fouquet’s, de 18h30 à 21h30. Vendredi 30 novembre : Chez Alice Médiastore (Cours St Emilion) à 20h. Samedi 1 er décembre : A Sciences Po, de 14h à 18h. Dimanche 9 décembre : A la Marie du 17 ème , de 14h30 à 18h30.
15.10 2013

Les dernières
actualités