Karine Bailly de Robien

directrice éditoriale chez Leduc.s. Promo 2005.

Sous ses airs timides et réservés, l’hyperactive Karine Bailly de Robien n’a pas froid aux yeux en matière d’édition. Directrice éditoriale chez Leduc.s, elle fourmille d’idées et accompagne les lancements d’événements originaux, comme un tractage, le 8 mai, « Je passe ma journée au lit » pour La femme qui décida de passer une année au lit de Sue Townsend (Charleston, février 2013), ou la planification à la rentrée d’une manifestation de « parfaits fayots » devant le Medef, à l’occasion de la parution d’un titre d’humour sous la marque Tut-tut. « On ne fait plus de l’édition à la papa. L’éditeur ne se contente pas d’envoyer des manuscrits à une imprimerie, explique- t-elle. Nous sommes devenus des producteurs d’auteurs, comme pour la musique, avec l’accompagnement que cela implique. » La jeune femme de 33 ans est sortie de l’ESCP-Europe en 2004, après Sciences po-Paris. « Au mastère, on touche à tout, du contrôle de gestion à la fabrication, du contrat type au marketing. Par la suite, on se sent autorisé à tout faire dans l’édition. » Alors qu’elle est en stage de fin d’année en marketing chez Gallimard Jeunesse, un professeur lui signale que First recrute. Elle y décroche un CDI et est assistante d’édition pendant trois ans. En 2007, elle part chez Leduc.s comme responsable éditoriale et de la fabrication puis revient au bout de trois ans chez First pour diriger le pôle pratique. Elle travaille à distance depuis New York où elle a suivi son mari, puis retourne en France et repart chez Leduc.s. « Il ne faut pas se braquer sur l’édition littéraire, il faut être très ouvert sur les domaines et sur les postes : la fabrication, le marketing, le numérique, la presse. On nous apprend à mettre un pied dans l’édition, les compétences font le reste. » <

Vincent Piccolo

responsable du développement numérique au groupe La Martinière. Promo 2007.

C’est par le biais du numérique que Vincent Piccolo, au sortir d’une école de commerce (ESC Grenoble), s’est intéressé à l’édition. « J’ai toujours voulu lier business et culture, se souvient-il. Au départ, je voulais travailler dans le spectacle vivant, mais j’avais envie d’une activité plus managériale, et un stage à la direction commerciale d’Albin Michel m’a confirmé mon intérêt pour l’édition. Quand les problématiques numériques me sont apparues, j’ai compris que c’était cela qui m’intéressait. » Dès sa sortie de l’ESCP-Europe, il trouve le stage qu’il souhaite auprès de Clément Laberge, au développement numérique d’Editis. « Le mastère a aiguisé mon goût du management technologique. J’aime la stratégie et la prospective. J’avais intérêt à me positionner sur cela, car je voulais avoir un profil international, plus exportable. » Le stage chez Editis se mue en CDD. Après le rachat de la maison par Planeta, Vincent Piccolo part pour le département numérique de La Martinière, au moment où la question de la diffusion-distribution numérique se pose. Il retrouve Clément Laberge, alors chez De Marque, qui devient son prestataire avec la création d’Eden Livre. « L’avenir de l’édition ? Il faut trouver le support qui correspond le mieux au contenu et à sa cible. Le plus complexe sera de savoir vendre ces produits-là. Ce que je veux, c’est que dans vingt ans il y ait de nombreux contenus éditoriaux et pas juste trois revendeurs qui commercialisent des livres tous identiques. Que la vie des idées perdure, à la française et non uniquement dans une logique de divertissement. » <

Gabriela Kaufman

directrice de la coordination éditoriale chez Hachette International. Promo 1993.

Gabriela Kaufman était agent littéraire chez Michelle Lapautre lorsqu’une amie lui parle d’un mastère qui venait de voir le jour à l’ESCP-Europe. « Il me manquait une vision générale du métier, raconte-t-elle. Entre un stage au service des cessions d’Albin Michel et l’agence, je ne connaissais que les droits et j’étais tentée par une formation business adossée à une école de commerce. » En effet, elle possédait alors une solide formation en lettres, avec un DEA de linguistique, maîtrise de lettres modernes. Sa promotion, la deuxième, avait pour parrain Pierre Marchand, et c’est chez Gallimard Loisirs qu’elle décroche son stage de fin d’études en sachant qu’un poste pour le tourisme allait se créer. « Mon premier emploi a été une opportunité que j’ai provoquée grâce au mastère. Beaucoup de professionnels viennent à l’école, et il s’agit donc d’essayer de rentrer en relation avec des gens en place. Une des forces, au-delà des enseignements, est la rencontre d’un premier réseau. » Elle restera douze ans dans la maison, aux droits, à l’illustré (hors jeunesse) et au tourisme. Elle part en 2005 au Seuil Images, où elle prend la tête du département jeunesse, beaux livres et pratique. Au bout de trois ans, elle tente une expérience chez Disney au service « publishing » avant d’entrer chez Hachette en 2010 pour s’occuper de la coordination éditoriale au développement international, un département qui développe la société dans les pays émergents par des joint-ventures comme Hachette-Antoine au Liban. <

Julia Vernier

stagiaire chez Calligram. Promo actuelle.

Agrégée de lettres, admissible à un poste de lexicographe au service du dictionnaire de l’Académie française et professeure de français et latin pendant trois ans, Julia Vernier a choisi, sur un coup de tête, de présenter son dossier au mastère. Un an plus tard, elle est en Suisse pour un stage de quatre mois chez Calligram et travaille sur un projet numérique d’adaptation de la série jeunesse Max et Lili, sous forme de pièce de théâtre. « On m’aurait dit, l’an passé, que je travaillerais sur le numérique, ça m’aurait semblé impossible, moi qui n’avais jamais lu sur un écran, s’amuse-t-elle. Mais il y a des potentialités incroyables, notamment pour la pédagogie, et le produit numérique va de pair avec le papier. C’est toujours un projet éditorial qui est pensé. » Chez Calligram, la jeune femme de 29 ans touche à plusieurs fonctions, correction des manuscrits, suivi éditorial, et est familière maintenant des questions d’impression, de fabrication, de prix de revient ou de droits d’auteur. Mais c’est sur le projet numérique, dans un pays où beaucoup de classes sont équipées de tableaux interactifs, qu’elle travaillera principalement jusqu’à la fin de l’année, son stage se transformant en CDD. « Très tôt, on nous a dit à l’ESCP-Europe que c’était dans le numérique qu’il y avait du travail. J’avais deux choix : m’effrayer de toutes ces avancées technologiques, car, vu ma formation, je suis forcément très attachée au papier, ou bien, pragmatiquement, m’y mettre et découvrir un domaine finalement assez passionnant car peu défriché. » <

François Bachelot

directeur éditorial sciences et techniques de Dunod.

Promo 1998.

Parmi ses diplômés, le mastère compte un ingénieur. François Bachelot est le scientifique de la promo 1998, où il est arrivé après l’Ecole des mines de Nancy. « La question n’est pas "pourquoi l’édition ?" mais "pourquoi ingénieur ?". J’ai suivi le cursus classique d’un élève doué en sciences : bac C-prépa-école d’ingénieur. Quand je me suis demandé ce que j’allais faire de ma vie, je me suis rendu compte que les compétences d’un ingénieur résident finalement dans la gestion de projet et que je préférais le faire en appliquant les sciences aux livres plutôt qu’aux avions. » Souhaitant travailler dans une entreprise culturelle sans « renier les sciences et techniques », il réalise son stage de fin d’études chez Dunod comme éditeur junior en sciences de l’ingénieur. Il est embauché à l’issue de son stage. En 2005, il est contacté pour prendre la direction éditoriale de Weka, poste qu’il quitte au bout d’un an. Il se retrouve chez Hachette à la tête du Guide des vins pendant cinq ans avant de revenir en mai 2011 chez Dunod, comme directeur éditorial sciences et techniques. « L’école tisse un patchwork d’expériences intéressantes et nous donne à voir toutes les facettes d’un projet, et pas seulement l’éditorial. J’ai appris le marketing, le juridique ou la gestion, ainsi que la création d’un compte d’exploitation ou d’un contrat d’auteur. Ce sont des bases dont je me sers encore tous les jours. » <

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