Genre dominant, soi-disant. Alors qu'Adam dort, Dieu sort du premier homme une côte à partir de quoi il façonne la première femme, Ève. Si, d'après le récit biblique, la femme est dès le début la compagne de l'homme, c'est comme une sorte d'appendice à peine autonomisé. Les choses n'iront pas en s'arrangeant. La faute à Ève, dit encore la Genèse, qui la condamne à enfanter dans la douleur ! On connaît la suite, et pas que chez les gens du Livre... Partout, c'est l'inégalité des sexes. Pourquoi ?, se demande la paléontologue et historienne des sciences Claudine Cohen. Dans Aux origines de la domination masculine, l'autrice, également philosophe, retrace la généalogie de ce déséquilibre au préjudice des femmes dans la distribution des rôles au sein des structures familiale et politique.
Cette hiérarchie genrée attestée dans la majorité des groupes humains s'explique-t-elle par la biologie ? Travaillant sur un temps très long, du paléolithique aux néoparentalités actuelles, l'autrice de Femmes de la préhistoire (Belin, 2016, repris par Tallandier « Texto », 2021) convoque tout d'abord Darwin. Elle réévalue sa théorie de l'évolution, compare le comportement sexuel des humains avec celui des grands singes, et de ces primates entre eux (chimpanzés agressifs versus bonobos se pacifiant par le sexe)... Claudine Cohen se refuse à renvoyer l'Homo sapiens, qui a « perdu » l'œstrus - le phénomène des chaleurs -, à quelque instinct fondé en nature : « La domination masculine n'est pas une essence immuable. » À la violence archaïque se substitue l'espace symbolique du désir. La nature de l'homme, c'est la culture.
Aux origines de la domination masculine
Passés/Composés
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 20 € ; 256 p.
ISBN: 9791040408512