Polar

Comment Sonatine a bousculé le noir

L’équipe de Sonatine à Quais du polar 2018. De gauche à droite: l'écrivain écossais Graeme Burnet, Auxane Bourreille, Léonore Dauzier, Arnaud Hoffmarcher, Rémy Pépin, François Verdoux, Marie Misandeau, Clémence Billault, Muriel Poletti-Arles et Anne- - Photo Olivier Dion

Comment Sonatine a bousculé le noir

En dix ans, la maison spécialisée a profondément renouvelé la manière d’éditer le polar. La preuve par cinq titres, commentés par des libraires.

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Par Claude Combet,
Créé le 27.04.2018 à 13h05

En dix ans et 209 titres, Sonatine a marqué de son empreinte le paysage du polar français. Un titre de Sonatine, c’est forcément rock and roll, à l’image de son auteur emblématique, R. J. Ellory, voire pop, branché et surprenant. "Le premier titre a été un choc. Depuis, on ne publie plus le polar de la même façon", salue Stanislas Rigot, de la librairie Lamartine (Paris). François Verdoux, qui a été producteur avant de fonder la maison, et toute l’équipe "voulaient publier les titres qui leur plaisaient et éviter les livres formatés". En fins limiers, les deux éditeurs Arnaud Hofmarcher et Marie Misandeau se sont donné pour objectif de dénicher la perle rare, "l’ouvrage jamais traduit en français ou passé inaperçu", qu’ils achètent pas cher comme La fille du train, sans enchère. A cela s’ajoute un travail minutieux de l’équipe auprès des libraires et celui du graphiste, Rémi Pépin, qui conçoit les couvertures.

"La force de Sonatine, c‘est d’être à la fois pointu et de toucher le grand public, analyse Olga Philonenko. de la librairie Kléber (Strasbourg). La maison propose des livres qui ne se prennent pas au sérieux, du divertissement pour des lecteurs qui ont envie de penser à autre chose." L’éditeur touche à tous les genres du noir, du thriller gore au roman policier historique, du littéraire au populaire, sans oublier le thriller psychologique et la musique (rock de préférence). En une décennie, il a marqué le secteur car il sait orchestrer ses succès et fabriquer du mythe. "Les fêtes au Bus Palladium, dignes du Canal+ de la grande époque, les marque-pages avec des flingues qui déchirent, les tee-shirts collectors", se souvient Stanislas Rigot. Aujourd’hui encore, ajoute le libraire "on attend toujours qu’ils nous surprennent".

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