Justice

« Complices de l’inavouable » : clap de fin après 13 ans de procédures pour les Arènes

Patrick de Saint-Exupéry - Photo Photo Olivier Dion

« Complices de l’inavouable » : clap de fin après 13 ans de procédures pour les Arènes

Le livre de Patrick de Saint Exupéry avait été attaqué en 2009 par sept militaires français pour diffamation. La dernière décision de la Cour de cassation a été rendue le 15 février.

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Par Pauline Gabinari
Créé le 16.02.2022 à 20h45

Le procès qui opposait sept officiers de l’armée française au journaliste Patrick de Saint Exupéry et son éditeur Laurent Beccaria s’est terminé mardi 15 février, après 13 ans de procédures. Les deux hommes étaient accusés par les militaires de diffamation après la réédition de l’essai Complices de l’inavouable aux Arènes. L’ouvrage porte sur l'implication de la France dans les massacres perpétrés au Rwanda.

L’histoire débute en 2009, lorsque Les Arènes décident de changer la couverture de l’essai baptisé L’inavouable, la France au Rwanda. Souhaitant rendre cette dernière plus attractive, la maison transforme son titre et son esthétique. Ainsi, l’ouvrage devient Complices de l’inavouable : la France au Rwanda et nombreux noms de personnalités médiatiques apparaissent en couleur sur la couverture. Cette nouvelle version déplaît à sept militaires. Ils estiment être taxés de « complices » par ce nouvel agencement et portent plainte pour diffamation.

13 ans de procédures

En 2011, à l’issue des sept procès, Laurent Beccaria et Patrick de Saint Exupéry sont définitivement relaxés. Mais six des sept parties civiles, toutes déboutées, vont faire appel. Il s’ensuivra d’interminables procédures et d’innombrables allers-retours entre la cour de cassation et les cours d’appel de Paris, Lyon et Versailles. Au final, après treize années d’hostilités, seuls deux anciens officiers supérieurs de l’opération Turquoise obtiendront des réparations limitées.

Ce singulier marathon judiciaire a donc pris fin mardi 15 février avec le dernier arrêt de la chambre criminelle de la cour de cassation qui a déclaré non admis le pourvoi du colonel Robardey. « Reste que ces procédures bâillon destinées à empêcher tout débat sur le rôle de la France au Rwanda ont été financées par le ministère des Armées et donc le contribuable », souligne Me Vincent Tolédano, l’avocat de l’auteur et de l’éditeur, qui s’apprête à saisir la Commission d'accès aux documents administratifs pour en connaître le coût.

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