Édito par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Rien n’est perdu : pour le cabinet Deloitte comme pour Mediamétrie, le livre, « valorisant et bon marché », sera à nouveau cette année le cadeau le plus offert pour les fêtes. Et cela aussi bien dans les magasins « en dur » que par le commerce en ligne.

Photo OLIVIER DION

Le livre garde donc sa suprématie. 2013 restera pourtant dans les annales comme l’année du grand chambardement. C’est la première fois dans l’histoire du secteur que, la même année, deux de ses intervenants majeurs disparaissent : après la faillite de Virgin, le 4 janvier, qui a entraîné la disparition de ses 26 magasins, le dépôt de bilan de Chapitre (52 magasins encore en quête de repreneurs) a achevé de déstabiliser le paysage. Il faut y ajouter la fermeture de la chaîne de magasins de livres neufs à prix réduit, Mona lisait, qui a contribué à faire monter l’inquiétude sur la place du livre dans notre société.

Pourtant, alors que les fondements traditionnels du monde du livre semblaient se dérober, une page s’est tournée. Avec les pouvoirs publics, les professionnels ont jeté les bases sur lesquelles construire l’avenir. Alors que le Centre national du livre vient de voter l’affectation à l’Adelc et à l’Ifcic des aides promises par la ministre de la Culture au printemps dernier, la librairie indépendante profite de la faillite des chaînes pour reprendre l’avantage en jouant sur la proximité et le service aux clients.

La fermeté affichée par la France sur le maintien de la TVA réduite pour tous les livres numériques comme pour les livres papier a renforcé cette mesure dans d’autres pays européens.

Le vote par l’Assemblée nationale d’un amendement empêchant le cumul du franco de port et des 5 % de discount autorisés par la loi Lang tend à rétablir l’équilibre entre les géants du commerce en ligne et le commerce traditionnel. Désormais intégré aux pratiques des éditeurs et des libraires, le numérique apparaît moins comme une menace. C’est une opportunité dont chacun, à son niveau, s’empare.

En 2014, plus que jamais, la balle sera dans le camp des politiques. Car au-delà de la mobilisation des professionnels, le risque principal, aujourd’hui, c’est que la crise et la rigueur qui l’accompagne finissent par compromettre la démocratisation de l’accès à la culture, la diffusion du livre et de la lecture.

12.12 2013

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