Roman/France 8 janvier Joseph d'Anvers

« Tu t'entraînes dur, tu as une chance de victoire. Tu ne t'entraînes pas assez, tu as toutes les chances de perdre. » Roman, le narrateur de Juste une balle perdue de Joseph d'Anvers est un jeune qui a été pris à l'académie de boxe, le garçon s'intègre plutôt bien dans ce « monde complexe et pourtant extrêmement binaire », avec ses codes, ses arcanes de combattants - adversaires sur le ring et unis pour la vie hors combat, une existence faite d'« histoires d'orgueil, de fierté, de croyances, de domination, de survie, de plaisir et de douleur ». Roman, s'il aime combattre, est aussi de son âge, plein de sève et de rêves de sortie. Lorsqu'il fugue nuitamment du foyer pour s'éclater dans le quartier du Carré-Rouge, il est dur de s'entraîner le lendemain, Roman sue sang et eau pour se racheter. Et l'envie de lui reprendre de se défoncer autrement, c'est le cercle vicieux - training de brute et lâchage noctambule.

Lors d'une soirée, tel un chevalier de littérature courtoise, et dont un philtre d'amour eût fait dévier de la course vertueuse, Roman gobe du MDMA, la molécule de l'empathie et du plaisir, et est attiré sur la piste de danse par « une fille aux épaules tatouées, peau mate et regard clair ». Ils s'embrassent, il est envoûté, elle s'appelle Ana, c'est le début d'une cavalcade qui va les mener de l'extase à l'enfer. Un jour que ses parents sont de sortie, Roman découvre dans un meuble, caché, un revolver. Roman renonce à la boxe, choisit l'amour et l'amour du risque, le papillon qui déclencha le tsunami de désir avait peut-être des têtes de mort frappées sur ses ailes... Dans ce deuxième roman, Joseph d'Anvers auteur-compositeur (pour Bashung, notamment) et chanteur signe une ballade de la fin de l'innocence, rythmée, quoiqu'avec une ligne de basse mélancolique.

Joseph d’ Anvers
Juste une balle perdue
Rivages
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 20 euros ; 352 p.
ISBN: 9782743649203
29.11 2019

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