Universitaire

La reprise de De Boeck Supérieur devrait être bouclée d’ici à la fin du mois, espère Albin Michel, acquéreur de cette filiale du premier groupe d’édition belge. L’opération passe par Magnard-Vuibert, la filiale éducation du groupe français qui poursuit son développement par croissance externe. Elle a réalisé l’an dernier 32,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon le communiqué du groupe. La production de manuels scolaires est au ralenti depuis 2012, dernière année de réforme des programmes en France. Elle ne devrait pas repartir avant 2015, comme pour l’ensemble des éditeurs du secteur.

Le montant de la transaction n’est pas indiqué. Etant donné la dimension de De Boeck Supérieur, l’enjeu dépassera les précédentes prises de contrôle réalisées par Magnard-Vuibert (La Librairie des écoles, Delagrave et Casteilla, en 2010 et en 2011). Implantée en Belgique avec une représentation en France, via la filiale diffusion du groupe qui lui est directement rattachée, De Boeck Supérieur a réalisé 9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Elle emploie 35 personnes et publie environ 250 nouveautés par an en économie-gestion, sciences humaines, sciences-techniques et médecine. Vuibert, la marque de l’enseignement supérieur du pôle éducation d’Albin Michel, publie environ 200 nouveautés par an, et s’est spécialisée notamment dans les concours administratifs.

La production signée par Maurice Grevisse fait aussi partie de la reprise. Référence de la grammaire française, le célèbre Bon usage a commencé à être décliné en quelques publications annexes. Sous réserve de l’accord des ayants droit, elle pourrait être démultipliée, à l’image de ce que Hatier a systématisé avec Bescherelle, ou Hachette avec Bled. La maison publie aussi 28 revues universitaires et est actionnaire de Cairn, le portail francophone numérique des revues de sciences humaines qu’elle a cofondé en 2005.

Pour De Boeck, fondé en 1885, c’est le début d’un démantèlement programmé. L’ensemble du groupe, qui réalise une cinquantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie quelque 200 personnes, appartient à Ergon Capital Partners III SA. Filiale du groupe Bruxelles Lambert, cette société d’investissement avait repris De Boeck en 2011, propriété d’Editis depuis quatre ans, dans la seule perspective d’une revente avec plus-value. Le groupe d’édition comprend aussi Larcier, un département juridique très rentable, une filiale de services numériques installée au Luxembourg et une branche scolaire, francophone et néerlandophone. Hervé Hugueny

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