Écologie du livre

L'intelligence collective au service du livre vert

Le Bureau des acclimatations a organisé la journée professionnelle "Décarboner le livre et l'édition" le 19 juin à Paris. - Photo Cécilia Lacour

L'intelligence collective au service du livre vert

Le Bureau des Acclimatations a présenté ses expérimentations menées dans le cadre de son projet de recherche « Décarboner le livre et l’édition », lors d’une journée professionnelle organisée le 19 juin à l’Académie du climat à Paris.

J’achète l’article 1.5 €

Par Cécilia Lacour
Créé le 20.06.2025 à 15h58

Porté par une volonté de coopération interprofessionnelle, le Bureau des Acclimatations a dressé, jeudi 19 juin à l’Académie du climat (Paris 4e), un point d’étape sur ses expérimentations en cours. Celles-ci sont engagées dans le cadre de son projet de recherche « Décarboner le livre et l’édition » mené depuis 2022 avec l’Université Grenoble-Alpes en partenariat avec Bayard, l’École des Loisirs et The Shift Project. Si elle a ouvert de nombreuses interrogations, cette journée professionnelle stimulante a permis d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur le livre vert de demain. Les voici. 

Optimisation de l’impression. Parmi les possibles, le tirage court dynamique est par exemple mis en place depuis 2018 par Dupliprint. « Cet outil de pilotage des stocks permet d’analyser automatiquement les ventes passées pour préconiser des réimpressions », rappelle Aurélie Chenet, directrice des relations éditeurs chez Union Distribution. Parmi les avantages : un besoin en stockage moins important, « le maintien au catalogue de titres avec une faible rotation et dont le tirage initial est épuisé », comme l’indique Guillaume Favre, directeur de L’École des Loisirs, ou encore une réduction des émissions de CO2. Si ce procédé ne s’adapte pas à tous les types de livres, il séduit. « Cette année, nous avons 20 000 titres en base et notre activité croît de 15 % par an », indique Hugues Chenassu, directeur commercial chez Dupliprint.

Relocalisation de la fabrication de livres complexes. La publication, en 2018, du rapport « Les livres de la jungle : l’édition jeunesse française abîme-t-elle les forêts ? » par WWF a déclenché une véritable prise de conscience chez Milan, indique la directrice littéraire Camille Babeau. Et notamment sur la fabrication de ses livres pop-up. « L’idéal serait de relocaliser la production en France », affirme-t-elle. Mais face à la complexité de la tâche, la maison travaille à « faire un pas de côté » en imaginant de nouveaux projets pour fabriquer des livres pop-up plus en phase avec l’écologie. Au cours de la table ronde, elle était face à Charles-Henry d’Ocagne, P.-D.G. de Clic Logistic. L’entreprise spécialisée dans la rénovation des livres pourrait selon lui aussi « être un lieu d’assemblage » pour les livres complexes.

Abonnement en librairie. À la rentrée, trois librairies jeunesse expérimenteront « un modèle de location reposant sur l’économie de la fonctionnalité et de la coopération », explique Fanny Valembois, cofondatrice du Bureau des Acclimatations. Le principe est simple : une sélection de 30 titres à destination des 9-12 ans sera proposée en librairie. Les enfants pourront emprunter un livre, le ramener, en emprunter un autre et ainsi de suite. Ils auront aussi la possibilité de conserver l’un des ouvrages lus. Sa mise en place est cependant complexe sur le plan juridique comme l’ont montré Edwige Adjomalé (Syndicat de la librairie française), Stéphanie Le Cam (Ligue des auteurs professionnels) et Julien Chouraqui (Syndicat national de l’édition). Pour en savoir plus, lire LH Le Magazine n°53.

Manifestations littéraires. Comment repenser ces événements pour réduire leur empreinte carbone ? Autrice d’une étude à paraître bientôt sur le sujet au Bureau des Acclimatations, Paméla Devineau a mêlé études de cas et exercices pratiques pour présenter un ensemble de solutions possibles, qu’elles soient immédiates, prioritaires ou stratégiques.

Les dernières
actualités