Décès de l'écrivain Raymond Jean, auteur de La lectrice

Raymond Jean

Décès de l'écrivain Raymond Jean, auteur de La lectrice

Romancier, essayiste, poète et conseiller régional, explorateur du désir et défenseur de l'antiracisme, cet humaniste avait 86 ans.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

L'écrivain Raymond Jean, auteur d'une quarantaine de livres dont La lectrice, adapté au cinéma en 1988 par Michel Deville, avec Miou-Miou dans le rôle principal, est décédé le 3 avril à l'âge de 86 ans à Gargas (Vaucluse) où il résidait, selon un avis de décès publié dimanche par sa famille dans le quotidien Le Monde.

Né le 21 novembre 1925 à Marseille, Raymond Jean fut par ailleurs conseiller régional en Provence-Alpes-Côte d'Azur (apparenté au Parti communiste), rappelle son éditeur, Actes Sud, sur son site internet.

Il a "enseigné aux Etats-Unis, au Vietnam et au Maroc avant de devenir professeur de lettres à l'université d'Aix-en-Provence", souligne l'éditeur. Il fut professeur à l'université d'Aix-en-Privence, collaborateur du Monde et de La Quinzaine littéraire.

Auteur d'une quarantaine de romans, nouvelles, poésies et essais entre 1953 et 2002, Raymond Jean a notamment reçu la bourse Goncourt de la nouvelle pour Un fantasme de Bella B. et autres récits (Actes sud, 1983). Il avait été publié au fil des années par Albin Michel, Le Seuil, Transbordeurs, Arléa, les éditions de l'Aube et Actes Sud.

Son roman le plus célèbre reste La lectrice, publié en 1986, un récit "empreint d'un soupçon d'érotisme", où une jeune femme passe une petite annonce pour offrir ses services de lectrice à domicile. Le désir était l'un des fils conducteurs de son oeuvre. Il l'a exploré à travers des essais (Un portrait de Sade, Actes sud en 2000, Lectures du désir : Nerval, Lautréamont, Apollinaire, Eluard, Le Seuil, 1977), des romans (La cafetière, Actes sud en 1995) ou même un beau-livre (Les nus, en collaboration avec Pierre-Jean Amar, chez Nathan en 1990).

Il a aussi rédigé des préfaces comme celles des livres de Jack London, Le talon de fer (Phébus), ou Jean Hugo, Le regard de la mémoire (Actes sud).

Raymond Jean a par ailleurs inscrit son oeuvre dans la lutte contre le racisme avec des livres comme La ligne 12 (Le Seuil, 1971) racontant la vie d'un travailleur immigré.

"Humaniste, progressiste, antiraciste, il était un homme de conviction qui s'engagea dans de nombreux combats pour la démocratie et la défense de la culture", écrivent sur leur blog les élus du Front de Gauche de Provence-Alpes-Côte d'Azur, rendant hommage à "la qualité et la force de ses écrits".

15.04 2015

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