18 février > Récit France

Si la femme est peut-être l’avenir de l’homme, elle est assurément celui du cinéma français. Historiquement cantonnée pour l’essentiel à des rôles aussi nécessaires que subalternes (costumière, maquilleuse, script ou, pire, actrice…), elle a désormais investi les places fortes du pouvoir que sont la réalisation mais aussi la production.

C’est l’intérêt premier de ce titre sur La vie des productrices, dû aux talents conjugués de Yonnick Flot (déjà auteur en 2014, chez Séguier, de La vie tumultueuse des producteurs) et de Christine Beauchemin-Flot, que de se faire le sismographe de cette prise de pouvoir. Mais avant d’en venir à la jeune génération conquérante des productrices d’aujourd’hui réinventant le cinéma d’auteur en s’inspirant de l’économie "low file" de la nouvelle vague, les auteurs payent leur écot à ces pionnières qui défrichèrent le terrain. Quelques figures fortes émergent. Tout d’abord Alice Guy, la première d’entre elles, contemporaine de Léon Gaumont et de Louis Feuillade, "inventant" la production comme pendant de son propre travail de cinéaste. Les Flot s’attardent aussi sur les deux figures majeures que furent, au cœur des années 1960, Christine Gouze-Rénal et Mag Bodard. La première sur un versant populaire qui en fit la productrice attitrée de Brigitte Bardot, et la seconde, femme de Lucien Bodard et compagne de Pierre Lazareff, mettant son carnet d’adresses et ses intuitions au service du meilleur du cinéma français, notamment Jacques Demy. Plus près de nous, le parcours magistral, de Rohmer à Haneke, de Margaret Menegoz ou le rôle essentiel qu’eut dans la défense de l’exception culturelle la regrettée Fabienne Vonier. Un panorama qui se boucle joliment avec une certaine Julie Gayet… Olivier Mony

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