Des libraires francophones inquiets mais volontaristes

Des libraires francophones inquiets mais volontaristes

Dimanche 15 mars, l'Association internationale des libraires francophones (AILF) a réuni ses adhérents au Centre national du livre. La matinée a été consacrée aux échanges sur les problématiques du métier et l'après-midi à la tenue de l'assemblée générale annuelle.

Par Clarisse Normand
avec cn Créé le 15.04.2015 à 21h52

Dimanche 15 mars, comme chaque année à l'occasion du Salon du livre de Paris, l'Association internationale de la librairie française (AILF) a réuni ses adhérents pour une journée de discussions professionnelles au Centre national du livre (Paris 7e).

Une centaine de libraires francophones venus des quatre coins de la planète se sont retrouvés dès 10 h pour une matinée d'échanges largement centrés sur la coopération - ou le manque de coopération - entre les services culturels français et les librairies à l'étranger.

Agnès Debiage, libraire en Egypte et secrétaire de l'AILF, a introduit le sujet en présentant une étude menée par l'association sur les relations avec les partenaires institutionnels locaux, culturels et scolaires. Au-delà de l'état des lieux et des problématiques existantes, l'étude a avancé quelques recommandations, en matière de communication notamment, pour favoriser les partenariats et permettre aux libraires de mieux se positionner sur les marchés institutionnels. A cet égard, le projet de l'AILF de lancer, avant la fin de l'année, une charte de la librairie garantissant le respect d'une certaine qualité de service, commercial et culturel est de nature à mieux faire connaître et reconnaître le métier auprès de ses partenaires.

Dans le prolongement de cette thématique, Marc-André Wagner, secrétaire général du Centre national du livre (CNL), a rappelé les grandes lignes du tout récent rapport sur la politique publique de soutien du livre français à l'étranger, en insistant sur les mesures envisagées pour aider les librairies, en particulier "celles qui en font plus et qui jouent la carte de l'excellence". Pour repérer ces librairies, l'idée a été évoquée de créer un label, s'appuyant notamment sur la charte que prépare l'AILF. Parallèlement, un fonds d'urgence pour aider les librairies en difficulté est à l'étude. S'inspirant de ce que fait l'Association pour le développement des librairies de création (Adelc), éditeurs et pouvoirs publics pourraient être amenés à aider aussi les librairies francophones via l'octroi de prêts à taux très faibles, voire nuls. L'idée serait alors d'aider 3 à 5 librairies par an, avec un budget annuel de 500 000 euros à 1 million d'euros.

La montée en puissance de ce dispositif d'aides aux librairies à l'étranger pourrait se situer à l'horizon 2010, a indiqué Benoît Yvert, directeur du livre et de la lecture et président du CNL.

Parallèlement à ces discussions, la matinée des libraires a aussi permis de revenir sur les chiffres de l'exportation du livre français en 2008. Comme l'a détaillé Olivier Aristide, directeur général de la Centrale de l'édition, la balance commerciale s'est soldée par une augmentation du déficit à 53 millions d'euros, liée à une baisse de 0,9% des exportations, à 688 millions, et à une hausse de 4,6% des importations, à 741 millions. Pour la première fois depuis quatre ans, les exportations vers les pays francophones ont même reculé, de 0,7%. Pour les deux premiers mois de 2009, Olivier Aristide a fait état d'un nouveau repli général des exportations de 15% et s'est inquiété du durcissement de la politique commerciale de la Coface qui garantit les risques à l'export.
15.04 2015

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