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Dossier jeunesse : le renouveau du documentaire

Les délibérations du jury des Pépites du Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil en 2018. - Photo OLIVIER DION

Dossier jeunesse : le renouveau du documentaire

Menacés par le caractère encyclopédique d'Internet, les éditeurs de documentaires jeunesse ont su se repositionner. La créativité de leurs livres pour lutter contre les fake news ou leurs titres engagés pour l'écologie ou le féminisme relance les coéditions internationales, au cœur de la Foire de Bologne du 1er au 4 avril. _ par Claude Combet

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Par Claude Combet,
Créé le 15.03.2019 à 11h34

Internet aurait pu tuer le documentaire jeunesse, il n'en est rien. Ce segment de l'édition pour la jeunesse se révèle relativement stable (- 0,1 % en 2018) dominé par Milan (numéro un en valeur et numéro 2 en nombre d'exemplaires vendus, d'après GFK), Fleurus (numéro un en nombre d'exemplaires vendus et numéro 2 en valeur), Nathan, Gallimard Jeunesse et Larousse, qui représentent à eux cinq 53,6 % du chiffre d'affaires. Il conserve ses grandes collections historiques comme les « Kididoc » de Nathan (1,2 million de volumes par an) ou « La grande imagerie » de Fleurus (700 000 ventes par an pour la collection mère), et génère des best-sellers comme Dans la combi de Thomas Pesquet (Dargaud), documentaire BD du voyage de l'astronaute français, illustré par Marion Montaigne, qui atteint 309 250 ventes (source GFK). Pour Thomas Dartige, il y a des signes qui ne trompent pas comme la Pépite de l'album décernée à Colorama au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil 2017. Le directeur éditorial Livres documentaires, petite enfance et nouveaux médias de Gallimard Jeunesse, attribue ce renouveau au développement de la non-fiction, du côté des jeunes comme des adultes. Ce mouvement touche aussi les Anglo-Saxons, comme le note Thomas Dartige, qui évoque la création de labels de « non-fiction picture books » comme Big Picture Press chez Templar et Wide Eye chez Quarto, lancés après Flying Eye Books (Nobrow), 360 Degrees (Little Tiger) et Walker Studio (Walker Books). Glénat Jeunesse en a fait un petit axe de développement. « Le créneau est très vivant. On va lancer petit à petit de nouvelles collections qui ont pour vocation de devenir du fonds », déclare Marion Glénat-Corveler, la directrice du pôle, qui annonce la reprise, en coédition avec les éditions Clochette, de la collection « Quand ça va, quand ça va pas », avec une nouveauté signée Thierry Marx ; et pour avril une déclinaison jeunesse de la collection sur les grands mythes de Luc Ferry. « Le marché possède une dynamique intéressante. Les grandes collections classiques, la profondeur de gammes pour tous les âges et la multitude de sujets traités en font la richesse », ajoute Sarah Koegler-Jacquet, directrice de Gautier-Languereau/Deux coqs d'or/Hachette Enfants.

Sarah Koegler, Deux Coqs d'or-Gautier-Languereau- Photo OLIVIER DION

Soucieux d'éloigner leurs enfants des écrans, les parents privilégient le recours au livre, considéré comme une source d'information plus fiable, pour les tout-petits comme pour les adolescents. « Dans un monde saturé de savoir, le livre n'a jamais été aussi utile : il hiérarchise, structure, et explique les informations », explique Thomas Dartige. « Il raconte différemment. Il joue un rôle de transmission et de décryptage, ce que ne peut pas apporter Internet. Il apporte une cohérence », renchérit l'éditrice Isabelle Péhourticq, responsable des documentaires d'Actes Sud Junior.

Isabelle Pehourtic, Actes Sud- Photo OLIVIER DION

Des thèmes pointus

Les thèmes abordés par les éditeurs restent toujours aussi divers et sont devenus plus pointus. « Le documentaire jouit d'une plus grande liberté, à la fois dans les sujets qu'il peut aborder et dans les formes qu'on peut lui donner. Il entretient des liens très forts avec l'actualité, les enjeux de société, le regard des experts, ce qui nous permet de développer des thématiques nouvelles », estime Natalie Vock-Verley, directrice de Ricochet. « Sur des sujets comme l'immigration, l'écologie, la révolution numérique, nous souhaitons donner des clés pour participer au débat citoyen, en nous appuyant sur les travaux des chercheurs », confirme Thomas Dartige, qui se félicite de pouvoir développer « de beaux albums, utiles et durables, sur des sujets pointus ». Il cite Everest, Vaches, Scarabées et autres coléoptères, parus à l'automne et consacrés respectivement à la montagne, à la ferme et aux insectes, qui par leurs titres sont symptomatiques du « traitement plus en profondeur avec une focale différente » des sujets documentaires.

Marianne Durand, Nathan- Photo OLIVIER DION

Les connaissances scientifiques évoluant de façon spectaculaire, elles appellent aussi de nouveaux titres. « Il y a une demande de vulgarisation. Le documentaire est un outil pédagogique, qui permet d'ouvrir des questionnements », explique Isabelle Péhourticq, qui coédite avec la Cité des sciences et de l'industrie. « Nous avons proposé des sujets inédits pour une nouvelle tranche d'âge comme L'incroyable aventure de la génétique, qui raconte les gênes et l'ADN aux enfants de 5 ans et Mon cerveau, rédigé par des spécialistes des neurosciences, pour un public dès 7 ans », raconte Marianne Durand, directrice de Nathan Jeunesse. Nathan a aussi publié un livre sur les algorithmes pour les 13-14 ans et annonce « La science est dans... » pour les petits de 5 ans, à partir d'objets du quotidien. Actes Sud Junior privilégie aussi des thèmes scientifiques pointus comme la formation de la Terre, l'infiniment grand et l'infiniment petit, ou le biomimétisme (les ailes d'avion qui imitent les ailes de requin). 

Thomas Dartige, Gallimard Jeunesse- Photo OLIVIER DION

Natalie Vock-Verley a aussi fait évoluer le traitement du jardinage et l'inscrit dans une problématique environnementale comme Jardine les pieds sur terre (mai) et Cap sur les îles (juin), qui traite de l'endémisme et des espèces en voie de disparition. « On s'autorise des angles différents, plus multiples », souligne-t-elle. Pour les adolescents, elle prépare à la rentrée Pourquoi les vegans ?, dans la collection « POCQQ ». Nathan a lancé avec succès « Colibri », dont les premiers titres, tirés à 10 000 exemplaires, ont été épuisés (à paraître au printemps Les oiseaux, Le potager et Les animaux qui font peur). « Les enfants sont très sensibles à ce thème et ont un bon niveau de connaissance. Nous devons les accompagner et contrecarrer la fausse culture des réseaux sociaux », affirme Lucie Matranga, responsable éditoriale des documents et de l'éveil, qui ouvrira en 2020 le catalogue de Flammarion Jeunesse à l'écologie. Alexandra Bentz, directrice du pôle jeunesse d'Edi8 publie quant à elle le 28 mars un titre avec la ligue de protection des oiseaux (sur les chants d'oiseaux) et un autre avec la ligue de protection des insectes.

Christophe Tranchant, Milan- Photo OLIVIER DION

Eclairer l'actualité

Les documentaires jeunesse s'engagent aussi sur les questions d'identité, de harcèlement et de féminisme. « Le documentaire est un outil pour décrypter l'actualité, mais il peut aborder, avec humour et bienveillance, des questions intimes qui participent à la construction de soi », insiste Thomas Dartige, qui souhaite, avec Mon corps qui change, permettre aux lectrices « de mieux comprendre et accepter les bouleversements associés à la puberté mais aussi de s'affranchir des stéréotypes sexistes et des injonctions sociales ». Chez Milan, Le harcèlement, dans la collection « Mes p'tites questions », s'est vendu à plus de 10 000 exemplaires en cinq mois. Et chacun des titres de « Mes p'tits pourquoi » sur la vie quotidienne des enfants (Zizis et zézettes, La surdité, Les émotions, Les allergies alimentaires) trouve son public. L'autisme et Les enfants précoces paraissent en mars. « Les thématiques pointues qui étaient auparavant traitées dans des collections capsules sont maintenant intégrées à des collections générales. Cela leur donne à la fois une plus grande visibilité et montre que ces thèmes sont aussi importants que le savoir traditionnel », note Christophe Tranchant, directeur général de Milan.

Sophie Chadournie, Larousse- Photo OLIVIER DION

Actes Sud Junior a lancé la revue Dong, un XXI pour les jeunes, « avec l'idée d'offrir aux collégiens une information qui ne soit pas prédigérée. A l'inverse de Facebook, on montre que le journalisme est un travail au long cours, sur la durée », précise Isabelle Péhourticq. Au point, souligne-t-elle, que des titres comme Atlas : comment va le monde ? et Planète migrants (mention aux BolognaRagazzi 2017) sont devenus des livres de fonds. « La société évolue. Le monde est de plus en plus complexe, plus anxiogène, plus difficile à décrypter et le livre garde toute sa légitimité,explique Christophe Tranchant. C'est tout le paradoxe. Plus les gens sont accros aux réseaux sociaux, plus les parents réclament des outils pour savoir comment se comporter et comment vivre dans notre société. » Il assiste depuis deux ans à une déferlante de titres « à connotation sociétale et sociale, y compris à l'international ». Aussi prépare-t-il pour la rentrée des titres sur le numérique, les fake news, et le terrorisme. « Nous nous devons d'aborder des sujets comme Je consomme donc je suis et Tous politiques, tous citoyens. Il faut donner des clés pour comprendre le monde actuel », confirme Marianne Durand, qui a créé la collection « Décodage » en septembre 2018, et publiera une nouveauté sur la violence dans la collection « PhiloZenfants ».

Le mouvement de renouveau a relancé les titres sur l'art. Milan a inauguré en septembre « Mes docs art » avec Picasso et Leonard de Vinci, vendus à 8 000 exemplaires chacun. Seuil Jeunesse, qui a traduit Une histoire des images pour les enfants de David Hockney, BolognaRagazzi 2019, continue d'explorer le genre. Après Le monde en 100 œuvres d'art de Béatrice Fontanel, l'éditeur prépare pour l'automne Le travestissement dans l'art. A propos de Dans tous les sens de Philippe Nessmann et Régis Lejonc, Céline Ottenwaelter, responsable éditoriale du Seuil Jeunesse illustré, dévoile : « Nous aimons faire un pas de côté avec des thèmes transversaux mais nous jouons aussi sur les procédés narratifs - texte informatif, interview, bande dessinée - et les procédés graphiques. Nous sommes attendus sur ce genre de choses alors nous allons au bout de notre démarche. »

Succès des livres d'éveil

Pour répondre à un monde complexe, le documentaire s'est fait pluridisciplinaire. « Un album comme Everest convoque à la fois l'écologie, la géologie, la zoologie, la botanique, l'anthropologie, la géographie, l'histoire... », souligne Thomas Dartige. Il fait appel à la curiosité, l'intelligence, l'humour et l'imagination. Il mêle savamment information, narration, réflexion, dans des titres qui peuvent aussi être, à l'occasion, engagés et subjectifs. Les animaux magiques (Ricochet) mélange données scientifiques et anthropologiques sur le pouvoir magique des animaux dans les civilisations. Monstres & merveilles (Seuil Jeunesse), sur les cabinets de curiosité, oscille entre art et histoire. « C'est une passerelle avec le Seuil et son travail en sciences humaines. Nous empruntons des sujets adultes que nous mettons à la portée des enfants », ajoute Céline Ottenwaelter. « Nous avons de plus en plus souvent des propositions d'auteurs - souvent journalistes - avec des angles et des approches plus transversales. Le questionnement est un préalable qui l'emporte sur l'aspect encyclopédique », confirme Isabelle Péhourticq, citant Les poulpes, futurs maîtres du monde?, qui explique le changement climatique et l'adaptation des espèces. 

Poussés par le succès des livres d'éveil, les documentaires pour les plus petits se sont développés ces dernières années. « Le secteur est porté par le segment des non-lecteurs et les primo-lecteurs. On sent une plus grande demande du public et des éditeurs étrangers », note Christophe Tranchant. Usborne a installé avec succès sa collection « C'est quoi... » dès 1 an (avec un best-seller C'est quoi... le caca ?) et « Mes premières questions » à partir de 3 ans (tout en séduisant les lecteurs de 10 ans avec « 100 infos insolites »). Flammarion Jeunesse a lancé en 2018 « Archidoc », à partir de 4 ans ; Larousse, « Explique-moi pourquoi » avec de vraies questions d'enfants, pour les 3-6 ans ; Langue au chat (Edi8) « L'Encyclo des petiots » pour les 3-5 ans. Milan prépare « Mes tout premiers docs » pour les 1-3 ans (mai) ; et Actes Sud Junior leur apprendra à décrypter l'information en leur montrant qu'une photo peut raconter deux choses différentes. Larousse s'appuie sur « son socle encyclopédique » pour se diversifier, relooke à l'automne « Mon premier Larousse », à partir de 5-6 ans, et proposera « Mes 150 pourquoi » à partir de 7 ans. Les livres sonores de Gründ (« Mes premiers docs sonores » pour les 2-3 ans « Mes docs sonores » en grand format pour les 3-4 ans) et ceux des Deux coqs d'or (en partenariat avec National Geographic) entrent dans le segment des documentaires pour les plus petits. Tandis que Fleurus a fait une incursion dans le livre adapté avec les « Docs Dys » pour les enfants dyslexiques, avec papier et police spéciaux, mise en page travaillée, avec l'aide de la Fédération française des dys.

Le documentaire n'est pour autant pas fâché avec les écrans et les nouvelles technologies : réalité augmentée pour « Voir avec un drone » chez Fleurus, application Birdie memory, proposant des sonogrammes pour le chant des oiseaux, une déclinaison des « Histoires animées » d'Albin Michel Jeunesse ; application pour Homo machina (sur le corps humain) avec le studio Darjeeling et Arte, et une série sur le monde numérique avec Vivement lundi et France Télévisions pour Milan.

L'approche documentaire est devenue interactive, car l'enfant doit expérimenter pour comprendre les choses et être acteur de son apprentissage. Gallimard Jeunesse publie des coffrets documentaires pour « créer, jouer, construire, expérimenter », comme Le journal d'un poilu, Construis un robot, Petit studio d'animation. Nathan leur a appris à coder et a créé le robot Achille que l'enfant construit pour comprendre ce qu'est la robotique. Les éditeurs regardent aussi du côté des licences avec la télévision ou les chaînes YouTube. Larousse publie à la fois Une saison au zoo, des documentaires photos avec France Télévisions et Défis cobayes avec une chaîne du web, pour découvrir les sciences à travers des expériences.

Les Deux coqs d'or, en partenariat avec l'émission « C'est pas sorcier », proposent des kits pour construire (le système solaire, un dinosaure, juin 2019), des quiz et autres plateaux de jeux qu'ils déclinent aussi pour leur collection phare « Dis pourquoi ? ». Apprendre par le jeu est aussi le credo de Gründ, qui a lancé « Je découvre », des pochettes avec livret, poster et autocollants, et « remue-méninges », des kits avec objets : fils et leds pour L'électricité, loupe et carnet d'observation pour La nature (avril). Milan proposera même une gamme de jeux éducatifs à partir de ses « P'tits docs » composée de quiz, jeux de cartes, puzzles. Fort du succès de Des tonnes d'animaux. Un livre-jeu et mille infos qui détonnent !, alliant informations chiffrées et grandes planches « cherche et trouve », Larousse le déclinera en collection et lancera fin 2019 Des tonnes de gens. « On revient à l'essentiel : donner une information juste et bien expliquer aux enfants. Mais nous le faisons de façon ludique ou avec humour », souligne Sarah Koegler-Jacquet, directrice de Gautier-Languereau/Deux coqs d'or/Hachette Enfants. « C'est un mélange des genres avec des illustrations graphiques, du jeu, de l'humour et des informations sérieuses. L'humour et la BD sont souvent des portes d'entrée dans le documentaire, notamment pour les plus grands », renchérit Sophie Chanourdie, directrice de la jeunesse chez Larousse.

A l'image de la non-fiction narrative pour les adultes, le documentaire jeunesse s'hybride. « Pour lutter contre la concurrence d'Internet, il a fallu répondre à la question : que peut-on apporter de plus ? L'esthétique avec de belles illustrations est une réponse. Un angle et une approche transversale en est une autre. On utilise la fiction, on mélange les genres, et on sort du cadre classique encyclopédique », raconte Isabelle Péhourticq. Hachette Enfants lance des docu-fictions, « Les p'tits docs » avec National Geographic ; et Fleurus, « Mon doc'aventure », avec Gérard Moncomble. « On réinvente rarement en documentaire, mais on peut mêler documentaire et fiction comme avec "La grande histoire du soir". Ce ne sont pas des biographies car le livre s'attache à un moment de la vie du personnage, particulièrement romanesque, qui va faire l'Histoire », note Sophie Chanourdie. La bande dessinée constitue une autre forme de documentaires qu'utilise Casterman en déclinant sa collection « Tout en BD » en de nombreuses séries, histoire de l'art, sciences, monde d'aujourd'hui, classiques (des biographies, Molière ou Victor Hugo en BD). L'éditeur annonce d'ailleurs pour le 17 avril L'Europe en BD signée par Nathalie Loiseau, ministre chargée des affaires européennes. Milan crée « Les docs BD » en mars avec Chevaliers de la guerre de Cent Ans et Apollo 11

Ambition esthétique

Ces recherches sur la forme rendent le documentaire de plus en plus beau, graphique, voire spectaculaire, faisant désormais appel à tous les styles d'illustrations avec la plus grande ambition esthétique. Les Anglo-Saxons lui ont même donné un nom : « picture bookly ». Les illustrateurs n'ont plus les réticences qu'ils avaient par rapport au genre documentaire. « C'est un défi d'illustrer des sujets qu'on n'aurait pas forcément donné avant à des dessinateurs. C'est porteur de créativité à la fois pour nous et pour les illustrateurs. Cette transformation nous a donné à tous un nouvel élan et une super émulation », raconte explique Isabelle Péhourticq.

De fait, une nouvelle génération d'illustrateurs, hyperconnectée, mêlant numérique et techniques traditionnelles, accompagne ce nouveau type de documentaire. Hachette Enfants a lancé en janvier une collection graphique, « Découvre le monde ». La Martinière Jeunesse a utilisé des découpes au laser pour Océan d'Hélène Druvert. Actes Sud Junior prépare un album sur la formation de la Terre au dessin psychédélique, « pour prendre le contre-pied du contenu et en faire un objet différent », un autre sur l'Infiniment petit, infiniment grand au « travail pictural qui illumine le texte, avec un traitement étonnant des microbes » et un titre sur la grotte Chauvet « aux couleurs flashy et joyeuses ».

Paradoxalement, le public recherche toujours des ouvrages de référence. Gallimard Jeunesse continue de publier avec succès ses « Encyclopédies visuelles » : le premier tirage a été épuisé en trois mois et chacun des dix titres de la collection est réimprimé chaque année à plus de 10 000 exemplaires. Mais l'investissement de création nécessite de trouver des coéditeurs étrangers. « L'engagement de l'éditeur Wide Eyed, qui publie la collection"Bam !"en langue anglaise, est un signe de reconnaissance mais aussi un soutien économique indispensable pour pérenniser la collection et explorer de nouvelles thématiques », précise Thomas Dartige.

Les 50 meilleures ventes de documentaires jeunesse

Janvier-décembre 2018. Avec sept titres sur les dinosaures dont trois occupent les premières places, les 50 meilleures ventes de docu-mentaires jeunesse montrent que certains sujets restent incontournables et indémodables comme l'espace et les planètes (4 titres), les pompiers, les volcans (2 titres chacun).

Les émotions continuent de séduire avec 5 titres dans le top : Les émotions d'Isabelle Filliozat (Nathan), qui fait le plein avec La confiance en soi et Colère et retour au calme ; Les émotions d'Astrid Dumontet (Milan), ou Leurs émotions expliquées aux enfants (Clochette). Harry Potter s'invite aussi dans le documentaire avec une histoire de la magie.

Souvent sous forme de questions-réponses, les titres qui tentent de satisfaire au lancinant « pourquoi ? » des enfants sont aussi légion avec : Le kididoc des pourquoi ? (Nathan) ; La petite encyclopédie des pourquoi ? (Gallimard Jeunesse) ; Pourquoi ? et Dis-moi pourquoi ? (Larousse). Tandis que Tomi Ungerer, disparu le 9 février, tentait de répondre Ni oui ni non. Réponse aux 100 questions philosophiques d'enfants (L'Ecole des -loisirs).

Les 50 meilleures ventes en documentaires jeunesse
Rang Titre Auteur Editeur Prix
1 Les dinosaures Emilie Beaumont Fleurus 7,95 €
2 Les dinosaures Claudine Rolland Nathan Jeunesse 12,95 €
3 Les dinosaures Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,40 €
4 Le kididoc des pourquoi ? Sylvie Baussier Nathan Jeunesse 12,90 €
5 Le livre qui t'explique enfin tout sur les parents Françoize Boucher Nathan Jeunesse 10,00 €
6 Les planètes Agnès Vandewiele Fleurus 7,95 €
7 Harry Potter : à la découverte de l'histoire de la magie Collectif Gallimard-Jeunesse 19,90 €
8 Le kididoc des dinosaures Sylvie Baussier Nathan Jeunesse 16,95 €
9 Le carnet magique Harry Potter : Poudlard Collectif Gallimard-Jeunesse 19,90 €
10 Mes émotions Isabelle Filliozat Nathan Jeunesse 12,90 €
11 Les pompiers Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,40 €
12 Quand ça va, quand ça va pas : leurs émotions expliquées aux enfants (et aux parents !) Philippe Grimbert Ed. Clochette 15,00 €
13 Les minéraux Jacques Beaumont Fleurus 7,95 €
14 Ecoute les arbres parler : à la découverte de la forêt Peter Wohlleben M. Lafon 14,95 €
15 Ni oui, ni non : réponse à 100 questions philosophiques d'enfants Tomi Ungerer Ecole des loisirs 16,00 €
16 L'espace Marie Kolacsek Nathan Jeunesse 12,95 €
17 La petite encyclopédie des pourquoi Collectif Gallimard-Jeunesse 11,90 €
18 La confiance en soi Isabelle Filliozat Nathan Jeunesse 12,90 €
19 Les pompiers Isabelle Chatellard Nathan Jeunesse 12,95 €
20 Football Christine Sagnier Fleurus 7,95 €
21 L'imagerie dinosaures et préhistoire Emilie Beaumont Fleurus 11,95 €
22 Coupe du monde de la Fifa, Russie 2018 : guide officiel Collectif le Ballon 9,99 €
23 Les pirates Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,40 €
24 L'imagerie de l'espace Emilie Beaumont Fleurus 11,95 €
25 Les volcans Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,60 €
26 L'école maternelle Stéphanie Ledu, Delphine Vaufrey Milan jeunesse 7,20 €
27 Les explorations nocturnes : histoire, aventure, frisson Mamytwink M. Lafon 14,95 €
28 Le Kididoc autour du monde Sylvie Baussier Nathan Jeunesse 16,95 €
29 Pourquoi ? Isabelle Fougère Larousse 14,95 €
30 Paris Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,60 €
31 Colère et retour au calme Isabelle Filliozat Nathan Jeunesse 12,90 €
32 Les dinosaures Anne-Sophie Baumann Nathan Jeunesse 6,95 €
33 Harry Potter : le chemin de Traverse : le carnet magique Collectif Gallimard-Jeunesse 19,90 €
34 Histoires pour garçons qui veulent changer le monde Ben Brooks Mazarine 19,90 €
35 Le bébé Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,60 €
36 L'histoire de la vie : du big bang jusqu'à toi Stéphanie Ledu Milan jeunesse 14,90 €
37 Le Kididoc de la mythologie Sylvie Baussier Nathan Jeunesse 16,95 €
38 L'espace Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,60 €
39 Les volcans Jack Delaroche Fleurus 7,95 €
40 Les émotions Astrid Dumontet Milan jeunesse 8,90 €
41 Le carnet magique Volume 2, Les forces du mal J.K. Rowling Gallimard-Jeunesse 19,90 €
42 Les vaisseaux Walt Disney company Fleurus 7,95 €
43 Les chevaliers Stéphanie Ledu Milan jeunesse 7,60 €
44 Le corps Michèle Longuour Nathan Jeunesse 12,95 €
45 Dis-moi : pourquoi ? Isabelle Fougère Larousse 14,90 €
46 Une saison au zoo : l'atlas des animaux sauvages Cyril Hue Larousse 14,95 €
47 La Bible pour les enfants Collectif Mame 13,00 €
48 Première Guerre mondiale Patricia Crété Quelle histoire 5,00 €
49 Zizis et zézettes Camille Laurans Milan jeunesse 7,60 €
50 Les dinosaures Pascale Hédelin Milan jeunesse 11,90 €

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